le syndrome hellp
Le syndrome HELLP est une complication de la grossesse potentiellement mortelle, généralement considérée comme une variante de la pré-éclampsie. Il touche 15% des femmes atteintes de pré-éclampsie. Il peut avoir des conséquences très graves pour la maman et son bébé.
Que signifie l'acronyme HELLP ?
Le syndrome HELLP a été nommé par le Dr. Louis Weinstein en 1982 à partir des initiales des caractéristiques suivantes :
- H pour « Hémolyse », qui est la destruction des globules rouges,
- EL pour « Elevated Liver enzymes » (enzymes hépatiques élevées)
- LP pour « Low Platelet count » (faible nombre de plaquettes).
Ce syndrome peut être difficile à diagnostiquer. Ses symptômes peuvent être confondus avec une gastro-entérite, une grippe, une hépatite aiguë, une maladie de la vésicule biliaire ou d’autres conditions.
C’est pourquoi il est essentiel que les futures mères soient attentives à ses symptômes, qu’elles consultent leur médecin ou sage-femme afin qu’elles puissent recevoir un diagnostic et un traitement précoces.
Les symptômes du syndrome HELLP
Les symptômes physiques du syndrome HELLP peuvent ressembler à ceux de la pré-éclampsie, comme par exemple les œdèmes et troubles de la vision.
Mais ce syndrome peut aussi être caractérisé par :
- des maux de tête, sourds ou violents, souvent décrits comme des migraines qui ne disparaissent pas ;
- et/ou ce qui apparaît comme des troubles de la digestion (nausées/vomissements/diarrhées), ils sont préoccupants s’ils apparaissent soudainement et dans le troisième trimestre de la grossesse ;
- et/ou une douleur au ventre, ressentie typiquement comme une « barre » : elle se situe généralement sous les côtes du côté droit (quadrant supérieur droit en terme médical). Cette douleur peut être confondue avec des brûlures d’estomac, des problèmes de vésicule biliaire, ou une indigestion ;
- et/ou douleur à l’épaule, la douleur à l’épaule est souvent appelée « douleur référée » parce qu’elle irradie du foie sous les côtes droites. Elle peut vous faire penser à un pincement le long de la sangle du soutien-gorge ou sur votre cou ;
- et/ou douleur dans le bas du dos, les douleurs lombaires (appelées aussi lombalgies) sont un problème très fréquent de la grossesse, mais elles peuvent parfois indiquer un problème en lien avec le foie, surtout si elles s’accompagnent d’autres symptômes de la pré-éclampsie.
Très rarement, ce syndrome peut aboutir à des complications graves mettant en jeu la vie de la mère (et du fœtus) comme une rupture du foie (0,001-0,002 % des cas) ou un accident vasculaire cérébral (œdème cérébral ou hémorragie cérébrale). Ceux-ci peuvent être évités lorsque le HELLP syndrome est pris en charge à temps.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez présentez l’un de ces symptômes, consultez immédiatement votre médecin ou rendez-vous aux urgences de la maternité.
Quel traitement pour le syndrome HELLP ?
Le plus souvent, le traitement pour les femmes atteintes du syndrome HELLP est l’accouchement en urgence de leur bébé, même si la grossesse est peu avancée, et ceci pour sauver la maman.
Que faire pour prévenir le syndrome HELLP ?
Malheureusement, il n’y a actuellement aucun moyen de prévenir cette maladie. La meilleure chose à faire est d’être en bonne santé avant de tomber enceinte, de ne pas manquer ses visites médicales pendant la grossesse, et d’informer vos médecins de toute grossesse antérieure à haut risque ou d’antécédents familiaux de pré-éclampsie, syndrome HELLP, ou d’autres troubles hypertensifs.
HRP
L’hématome Rétro-Placentaire (HRP) est une complication très grave de la grossesse qui survient généralement au cours des derniers mois ou en début de travail. Il est considéré comme une forme de complication de la pré éclampsie.
l’HRP survient dans 0,4% à 1% des grossesses.
Il doit être pris en charge en urgence car il y a un risque de décès du bébé et de la maman.
Qu’est ce qu’un HRP?
L’hématome rétro placentaire est un décollement prématuré du placenta provoquant un hématome (une poche de sang) entre le placenta et l’utérus. Ce décollement, douloureux, gêne, voire interrompt, les échanges sanguins entre la mère et le fœtus. Une césarienne doit être pratiquée en urgence.
Concrètement, le décollement du placenta peut entraîner un manque d’oxygène (anoxie) du bébé et un risque de décès pour la maman du fait d’une hémorragie.
Causes et Facteurs de risques
L’hypertension artérielle et la pré éclampsie constituent des facteurs de risques, retrouvés dans au moins la moitié des cas de HRP.
Les symptômes
Les symptômes physiques de l’HRP peuvent ressembler à ceux de la pré éclampsie, comme par exemple l’hypertension et les protéines dans les urines.
Mais cette pathologie peut aussi se caractériser par:
– des pertes de sang coagulé
– des douleurs pelviennes dues à des contractions utérines rapprochées de forte intensité et de longue durée.
– un ventre dur
– moins voire plus de mouvements du bébé
Quel traitement pour un HRP?
L’hématome rétro placentaire est une urgence vitale tant pour la maman que pour le bébé à naître.
Si le bébé est décédé, l’accouchement doit être déclenché immédiatement car le pronostic vital de la maman est engagé.
Si le bébé est vivant, la prise en charge dépend de la situation, en fonction du rythme cardiaque du bébé, de l’évolution des symptômes.
La décision dépendra aussi du stade de la grossesse.
L’accompagnement se fera alors par voie basse ou par césarienne en urgence.
Une transfusion sanguine peut également être nécessaire pour la maman en cas d’hémorragie importante.
Que faire pour prévenir cette pathologie ?
Il n’y a malheureusement aucun moyen de prévenir de l’HRP.
La meilleure chose à faire est de ne pas manquer ses visites médicales pendant la grossesse et d’informer vos médecins de toute grossesse antérieure à haut risque ou d’antécédents familiaux de HRP, de pré éclampsie, syndrome HELLP ou d’autres troubles hypertensifs.
OAP
L’Œdème Aigu du Poumon (OAP) est une accumulation brutale de liquide dans les poumons, pouvant compliquée la grossesse. Son traitement doit être urgent car il met en jeu le pronostic vital de la mère.
Qu’est qu’un OAP et ses causes ?
L’OAP est un passage de liquide normalement situé dans les vaisseaux vers le tissu pulmonaire. En résulte une altération des échanges gazeux permettant une bonne oxygénation. Il peut être dû à une altération de la qualité des tissus pulmonaires, ou à un dysfonctionnement du cœur (insuffisance cardiaque), ou à une surcharge de liquide dans le corps.
Dans le cas de la prééclampsie, une fuite très importante de protéine via les urines peut créer une fuite de liquide des vaisseaux. Ce liquide constitue les œdèmes des membres inférieurs et parfois un OAP.
Les symptômes
Dans le cadre d’un OAP, les symptômes suivants sont ressentis :
- Difficulté à respirer
- Augmentation du rythme de la respiration
- Sensation d’angoisse, sueurs
- Palpitation avec augmentation du rythme cardiaque
- Impossibilité de respirer en étant allongé
Quel est le traitement de l’OAP ?
Le traitement est en premier lieu médical avec l’administration d’oxygène. Il convient ensuite de traiter la cause et donc de stabiliser la pression artérielle, voire de procéder à la naissance si l’OAP persiste.
ATTEINTES RÉNALES
L’atteinte rénale dans le cadre de la prééclampsie est systématique selon la définition française de la prééclampsie, puisque la définition de la prééclampsie est l’association d’une augmentation de la pression artérielle associée à une fuite de protéine par les urines (protéinuries). Elle peut être modérée à sévère.
Quelles sont les différentes gravités de l’atteinte rénale ?
Protéinurie : la protéinurie est une fuite des protéines par les urines. Elle est indolore et incolore et est dépistée par la bandelette urinaire faite chaque mois en consultation ou lors d’un passage aux urgences obstétricales.
Elle est dite significative et donc pathologique quand sa valeur dépasse 0.3g par 24 heures.
Elle peut être isolée (sans autre signe) et parfois précurseur des autres symptômes de prééclampsie. Elle est parfois le signe d’autres pathologies, non en lien avec la prééclampsie, comme une infection urinaire.
La quantité de protéine dans les urines est un critère de gravité.
- Protéinurie modérée : de 0.3 g à 3 g /24 heures
- Protéinurie sévère : au-delà de 3 g /24 heures, souvent accompagnée d’œdème (rétention d’eau)
Dans les cas de prééclampsie sévère, l’atteinte rénale peut aller jusqu’à l’insuffisance rénale aigue ; cela correspond à un dysfonctionnement du rein marqué par une diminution de la quantité des urines (appelé oligurie), voire une absence d’urine (appelé anurie). Des marqueurs biologiques sanguins permettent de contrôler la fonction rénale.
Quelle conduite à tenir devant une atteinte rénale ?
Si la protéinurie est modérée, une surveillance régulière de la fonction rénale et de l’évolution de cette protéinurie doit être réalisée.
Si la protéinurie est sévère et accompagnée d’insuffisance rénale, l’hydratation doit être ajustée aux paramètres biologiques surveillées et une naissance doit être envisagée afin de traiter la prééclampsie responsable de cette complication.
Les troubles de la coagulation
Les troubles de la coagulation désignent les anomalies du sang entrainant une diminution ou une augmentation de la coagulation ; et donc une défaillance à la formation de caillots sanguins de façon trop importante ou au contraire pas assez.
Quelles sont les causes de trouble de la coagulation dans le cadre de la prééclampsie ?
Une des complications les plus fréquentes de la prééclampsie est la chute du nombre de plaquettes, appelé thrombopénie. Elle peut entrer dans le cadre d’un syndrome : le HELLP syndrome, pour Hemolysis (hémolyse) Elevated Liver enzymes (augmentation des enzymes hépatiques) Low Platelet count (numération plaquettaire faible), survenant dans 10 à 20% des prééclampsies. Les plaquettes sont nécessaires à la formation du clou plaquettaire permettant une bonne coagulation. Un seuil trop bas de plaquette peut entrainer des saignements.
Peut survenir également et plus particulièrement dans le cadre d’un hématome retro placentaire, une Coagulation Intra Vasculaire Disséminés (CIVD). Il s’agit d’une urgence.
La CIVD correspond à une activation anormale des facteurs de la coagulation, qui vont former des caillots sanguins en grand nombre et ainsi obturer des vaisseaux. Cette activation anormale va également consommer les facteurs de la coagulation, qui diminuant en quantité, vont être responsable de saignements.
Plus rarement ; l’atteinte du foie peut entrainer des troubles de la coagulation. Certains facteurs de la coagulation sont synthétisés par le foie. En cas d’atteinte de la fonction hépatique, leur nombre va diminuer et cela va être responsable de saignements.
Quels traitements pour les troubles de la coagulation ?
Cela dépend du type du trouble :
En cas de thrombopénie, une surveillance de la cinétique de diminution du nombre des plaquettes doit être mis en place. En cas de diminution rapide et en dessous d’un certain seuil, une naissance doit être envisagée.
La CIVD est une urgence vitale et la naissance doit être réalisée dans les plus brefs délais.
L’atteinte hépatique sévère responsable d’une diminution des facteurs de la coagulation est considérée comme une urgence de naissance également.
ÉCLAMPSIE
La prééclampsie est l’apparition ou l’aggravation d’une hypertension existante avec une fuite de protéine dans les urines après 20 semaines de grossesse. L’éclampsie est une complication de la prééclampsie, caractérisée par une crise de convulsions généralisée, c’est-à-dire responsable de mouvements de l’ensemble du corps avec perte de connaissance.
Comment diagnostiquer l’éclampsie ?
Le diagnostic d’éclampsie se fait après élimination des autres causes de crise convulsive et mise en évidence du contexte de prééclampsie. Il convient donc de mesurer la pression artérielle, réaliser une recherche de protéine dans les urines et d’autres complications de la prééclampsie (recherche des lésions des organes cibles : insuffisance rénale, dysfonction hépatique, trouble de la coagulation, baisse de l’hémoglobine et des plaquettes, œdème aigu du poumon…).
Quel est le moment de survenue ?
L’éclampsie peut survenir dans un contexte de prééclampsie déjà identifié ou être inaugurale. Elle survient majoritairement après 34SA. Elle peut également survenir en post partum, précocement le plus souvent mais parfois jusque 6 semaines après l’accouchement.
Quel est le traitement ?
La crise convulsive en cas d’éclampsie est majoritairement spontanément résolutive.
Un traitement par sulfate de magnésium par voie intraveineuse doit être instauré afin de prévenir la récidive de la crise. Des formes réfractaires existent, que l’on nomme état de mal, et sont traités par des antiépileptiques. L’accouchement est préconisé.
Une surveillance immédiate en milieu spécialisée est nécessaire et une imagerie cérébrale est proposée afin de dépister des complications précoces et d’éliminer toute autre cause de crise convulsive.