Céline partage aujourd’hui son témoignage d’une pré-éclampsie précoce et sévère à 28SA qu’elle a subi il y a 8 ans, et la gravité de cette pathologie qui reste tellement peu connue encore aujourd’hui. Il n’est pas rare de se souvenir – lorsque l’on a des souvenirs de cette journée… – de ces mots prononcés par le gynécologue des urgences : « On sauve qui en priorité ? ». Voilà ce qu’est la pré-éclampsie quand elle est prise en urgence avec pronostic vital engagé pour maman et bébé… Un jour qui devrait être l’un des plus beaux de notre vie…
« La pré-éclampsie : une pathologie de grossesse mortelle.
Une maladie très peu connue et pourtant… Il y a 8 ans et demi, j’étais enceinte de mon petit Lulu. J’étais gonflée de partout et essoufflée sans penser une seule seconde à la gravité des choses qui étaient en train de m’arriver. Les pharmaciens et moi-même pensions que c’était de la rétention d’eau mais rien de grave en soi, jusqu’au jour où j’étais malade. Je vais voir mon médecin traitant et là… Il me demande quel hôpital me suit puis s’il doit appeler les pompiers. Mais je n’ai pas voulu. J’appelle ma mère, elle m’emmène à l’hôpital et je n’oublierai JAMAIS ses mots : « Ma fille, ne t’attends pas à sortir de l’hôpital, tu vas y rentrer et tu n’en sortiras pas ! »
Elle avait raison, je n’étais qu’à 6 mois de grossesse mais on m’informe qu’on doit impérativement me faire accoucher et trouver un hôpital capable de sauver la vie de mon bébé qui va naître très grand prématuré, ainsi que la mienne. Je pleure, je fonds en larmes mais je n’ai pas le choix, je suis transportée en urgence sur Paris. À aucun moment, j’ai pensé que ma vie était en danger, jusqu’à ce que j’entende le médecin dire : « On sauve qui en priorité ? La maman ou le bébé ? ». Je me suis cru dans un film
Un accouchement à 28SA qui restera inoubliable… Je suis restée hospitalisée deux semaines après la césarienne. J’avais tellement d’ascite dans le corps que la cicatrice a « explosé », suite à ça on m’a cousu des drains pour pouvoir l’évacuer. Cela n’a pas été suffisant et un hématome s’est formé sous la peau donc il a fallu me faire une anesthésie générale pour évacuer l’hématome. Mon petit garçon pesait 950g pour 30 centimètres et il a dû rester hospitalisé deux bons mois. Un bon mois en réanimation néonatale à l’hôpital à Paris (Port Royal) car il avait besoin d’une aide respiratoire. Il n’arrivait pas à respirer par lui-même. Puis il s’est battu comme un chef et il a fini par être transféré près de la maison sur l’hôpital de Melun (maternité de catégorie 2) où il est resté un mois également avant de pouvoir rentrer à la maison . Aujourd’hui, je n’ai plus de soucis de tension, mes reins fonctionnent bien. Par contre j’ai eu des séquelles au niveau du cœur. Je dois me faire suivre régulièrement car mon cœur bat excessivement vite au repos (90 battements/minute en moyenne). Pour mon fils, il a été suivi au CAMSP (Centre d’action médico-sociale précoce) où il a été pris en charge très rapidement et efficacement (psychomotricienne, pédiatre, psychologue, orthophoniste). Aujourd’hui, il se porte très bien, il a toujours deux rendez-vous hebdomadaires en orthophonie et un rendez-vous hebdomadaire en psychomotricité. Il va avoir 9 ans en octobre et passe en CM1.
Aujourd’hui, je ne remercierai jamais assez tous ces médecins qui ont sauvé la vie de mon bébé et la mienne, les pompiers et policiers qui m’ont transportée au plus vite.
Je n’avais aucun antécédent d’hypertension et pourtant j’ai eu une forme sévère de cette pathologie : hypertension, œdèmes dans tout le corps (de la tête aux pieds), reins qui ne fonctionnaient plus.
Ne prenez rien à la légère. »