Nous partageons aujourd’hui le témoignage de Caroline qui a vécu trois pré-éclampsies. Elle avait un traitement par aspirine à faible dose pour les 2ème et 3ème grossesses mais aura quand même fait une pré-éclampsie plus précoce pour la dernière grossesse. Lors de la 2ème grossesse, elle a eu une complication rare de la grossesse (1/10000 grossesses) nommée SHAG (stéatose hépatique aigüe gravidique) qui se déclenche au 3ème trimestre et qui peut être confondue à tort avec une gastro-entérite (nausées, vomissements, douleurs abdominales et hypertension dans 25-50% des cas). Celle-ci a heureusement été décelée à temps par sa sage-femme. Ses trois garçons vont bien malgré des séquelles liées à la prématurité. Nous souhaitons beaucoup de bonheur à Caroline et sa jolie famille.
« Bonjour je m’appelle Caroline et j’ai eu trois pré-éclampsies.
Première grossesse en 2016 tout se passe bien. Ma deuxième échographie a lieu. Bébé est petit mais ma sage-femme ne m’explique pas grand-chose alors je ne le comprends pas. Elle me fixe une échographie de contrôle trois semaines après mais je pense que c’est une échographie normale. Elle détecte des notchs aux artères à cette échographie mais malheureusement ne m’explique pas, alors je ne m’en inquiète pas.
À la 3ème échographie, bébé est passé sous les courbes alors elle m’envoie à l’hôpital pour recevoir des injections pour aider à la maturation pulmonaire de bébé. Je rentre la maison très inquiète et déprimée car un déclenchement est prévu un mois avant terme à cause de son poids.
Malheureusement, quatre jours après, lors du monitoring de contrôle, on me renvoie à l’hôpital car le cœur de bébé n’est pas parfait.
Arrivée là-bas, le rythme cardiaque de bébé descend énormément jusqu’à 0… Je pars immédiatement en césarienne d’urgence.
Bébé Arthur arrive le 13 mars 2017 à 21h05 pour 1,53kg et 39cm. Je n’ai pas d’explications, je ne me pose pas de questions non plus car trop occupée à découvrir l’univers des services de néonatalogie. Au bout d’un mois, il rentre à la maison à 2,3kg.
Pour ma deuxième grossesse, aucun suivi particulier n’est prévu car on me dit que cela ne se reproduira pas. Je n’ai juste pas eu de chance. J’ai de l’aspirine à prendre chaque jour pour prévenir le RCIU. Tout se passe bien jusqu’à quatre mois de grossesse où je commence à faire des gastro-entérites à répétition. Je consulte le médecin qui me le confirme.
Je perds à chaque crise plusieurs kilos et souffre le martyr. Je ne peux rien avaler. Malgré cela, la grossesse avance, j’ai des monitorings de contrôle et en fin de grossesse je dis à ma sage-femme que j’ai encore une gastro-entérite. Elle m’envoie à l’hôpital car elle ne croit pas à la gastro et elle a raison : je n’ai jamais eu de gastro mais une pré-éclampsie compliquée d’une SHAG (qui est une complication assez rare donc le médecin n’a pas su reconnaître les symptômes).
Leo naîtra le 24 décembre 2018 à 09h44 en césarienne d’urgence sous anesthésie générale car mon sang est coagulé et une rachianesthésie n’est plus possible à cause du risque d’hémorragie.
Né avec un mois d’avance, il pèse 2,1kg pour 43cm et rentre à la maison au bout d’une semaine de couveuse seulement.
On m’annonce donc que c’est très certainement une pré-éclampsie que j’ai eu aussi pour Arthur… Je tombe donc des nues d’apprendre en même temps que j’ai fait deux pré-éclampsies !
Troisième grossesse, là par contre on me prévient qu’il y aura un gros suivi car la récidive est quasi certaine.
Dès 5 mois, j’ai deux monitorings par semaine. Deux semaines après, la gynécologue m’envoie aux urgences car j’ai de la tension et les monitorings ne sont pas au top. Je ressors hospitalisée à domicile jusqu’à deux mois avant terme où la pré-éclampsie se déclare vraiment. Les résultats de prises de sang s’affolent et les protéines montent. La tension qui faisait yoyo commence à se stabiliser dans la fourchette haute.
Je pars aux urgences un matin avec 18/13 de tension. Je rentre le soir d’après mais y retourne le lendemain.
Grégory naît le 17 février 2021 à 20h30 en césarienne d’urgence suite à des décélérations du cœur. Il pèse 1,65kg et mesure 40cm. Il restera un mois et une semaine hospitalisé. C’était un peu compliqué car le papa ayant le Covid à la naissance de Grégory, il sera à l’isolement pendant trois semaines.
Aujourd’hui les trois garçons ont 4 ans et demi, bientôt 3 ans et 9 mois. Ils se portent bien. Deux d’entre eux font de l’asthme du nourrisson et le plus grand est sous hormones de croissance mais on ne pourra jamais savoir si ces désagréments sont dûs à la naissance ou pas. Ils sont plein de vie et c’est le plus important ! »