Emmanuelle a subi une pré-éclampsie tardive compliquée d’une cholestase et d’un HELLP syndrom à 36SA. Comme elle faisait du diabète gestationnel et commençait à avoir des contractions à 32SA, elle était suivie régulièrement par une sage-femme, ce qui a permis une prise en charge rapide. Il est important d’être bien entourée pendant une grossesse, de surveiller le moindre symptôme et de consulter au moindre doute. Mieux vaut y aller « pour rien » que trop tard. Merci à Emmanuelle pour son témoignage.
« Je suis tombée enceinte en décembre 2018, assez vite d’ailleurs pour notre plus grand bonheur à mon conjoint et à moi. La grossesse se passe bien dans son ensemble, si ce n’est que je suis suivie pour un diabète gestationnel dès le début de grossesse mais qui se régule bien avec le régime. Je suis suivie par mon gynécologue à Brive la Gaillarde.
Un jour de juillet 2019, j’ai de bonnes contractions. Mon homme étant absent pour raisons professionnelles, ma sœur m’accompagne aux urgences maternité. J’étais à 32SA. Ils me prennent en charge puis l’échographie révèle que mon col commence à s’ouvrir. Ils me garderont une bonne semaine où j’aurai injection de corticoïdes pour les poumons de bébé au cas où l’accouchement se déclencherait.
Avec les traitements, les contractions se calment et je finis par sortir. Ils me prescrivent une surveillance avec monitoring une fois par semaine. À 33SA, le monitoring est bon et ma tension est parfaite. À 34SA, c’est la sage-femme remplaçante qui vient m’ausculter, ma sage-femme étant en vacances. Le monitoring est bon mais ma tension l’inquiète. J’ai 13/10-14/10 de tension. Elle nous dit à mon conjoint et à moi, d’aller aux urgences maternité car il faut aller vérifier si tout va bien.
Arrivés là-bas prise de sang, monitoring, contrôle de la tension. Ma tension n’est toujours pas bonne et la prise de sang révèle que mon bilan hépatique n’est pas bon. Ils me gardent et me parlent de déclenchement. Je m’effondre… Nous ne nous attendions pas à cela et nous pensions que la sage-femme nous faisait venir pour rien. Mais il en était tout autrement… Au fil des jours, ils se rendent compte que je fais une cholestase, je serai donc sous traitement mais mes analyses continuent à être mauvaises. Je commence à avoir des protéines dans les urines.
Tous les jours, j’ai des prises de sang, monitoring trois fois par jour et contrôles de la tension. Je me plains souvent de maux de tête et j’ai des mouches devant les yeux.
De leur côté, les médecins tentent de garder ma puce au chaud le plus longtemps possible et évaluent la balance bénéfice-risques régulièrement.
À 36SA, ils me parlent enfin de déclenchement. Cela fait 15 jours que je suis hospitalisée à ne pas savoir ce qu’ils vont faire de moi. C’est très très long.
Lundi 19 août, le déclenchement démarre par tampon. J’ai des contractions assez intenses toute la journée mais elles ne sont pas assez efficaces sur mon col. À 18h00, je n’en peux plus, mon col est seulement ouvert à 1cm et bébé ne supporte plus bien le déclenchement… Ils prennent la décision d’enlever le tampon et de voir le lendemain matin si le travail continue. Malheureusement le travail s’arrête vite mais je peux enfin dormir la nuit.
Le lendemain matin : prise de sang. La sage-femme vient me dire que la première partie du bilan est catastrophique, et la deuxième n’est pas mieux. Je fais une pré-éclampsie et un HELLP syndrom. On ne comprend pas ce qui se passe. La gynécologue rentre et m’explique que bébé ne peut plus rester plus longtemps dans mon ventre et que je vais subir une césarienne dans les minutes à venir.
En l’espace de deux secondes, une équipe médicale s’affaire autour de moi pour me préparer et nous annonce que bébé va naître aujourd’hui. Je pars au bloc. Je tremble de peur et de froid. Il faudra deux soignants pour me tenir le dos pour me faire la rachianesthésie. Ils vont me parler pour me changer les idées. Tout va très vite et j’entends ma petite Romy pousser son premier cri. Je lui fais un bisous furtif ainsi qu’à mon conjoint et c’est papa qui prendra le relais avec notre petite princesse. Elle ira en couveuse car petit poids pour ma puce. De mon côté, la gynécologue referme et je passe en post-opératoire mais les problèmes continuent : je fais une grosse hémorragie. Je n’arrête pas de saigner et assez souvent, ils viendront m’appuyer sur le ventre pour enlever les caillots de sang. J’ai vraiment cru mourir ce jour-là… Ils vont m’administrer des traitements pour contracter mon utérus afin que les saignements stoppent. Je reste quatre heures en post-opératoire au lieu de deux heures. Mon conjoint s’inquiétait et ils lui ont dit qu’ils ne savaient pas si j’allais remonter en chambre… Je finis par remonter et découvre ma petite puce. Mais je n’ai pas tellement profité de ce moment car j’étais épuisée. Papa a pris le relais la première nuit.
Plus tard ils m’ont donc expliqué que j’avais fait une cholestase, une pré-éclampsie et un HELLP syndrom (complications de la pré-éclampsie). Romy est née à 36SA+3 pour 2,400kg et 47cm, le 20 août 2019. Aujourd’hui, elle a bientôt deux ans et c’est une petite fille pleine de vie ! N’hésitez pas à aller consulter si vous avez le moindre symptôme. Moi c’était ma tension qui faisait des siennes et je ne remercierai jamais assez cette sage-femme et l’hôpital qui m’ont très bien prise en charge. »