« Il faut parler des symptômes de chaque risque de grossesse car cela peut sauver des vies » (Jennifer)

Jennifer témoigne de son expérience de la pré-éclampsie avec HELLP syndrome. Elle ne connaissait pas non plus cette complication de grossesse et aurait aussi préféré être prévenue en amont pour peut-être avoir pu déceler les signes… Heureusement maman et bébé vont bien et nous leur souhaitons tout le bonheur possible.

« Bonjour, je m’appelle Jennifer et je vais vous raconter mon accouchement ou j’ai eu une pré-éclampsie (avec hellp syndrome).
Je dois dire que j’ai eu une grossesse de rêve. Pas de nausée, pas de toxo, mes prises de sang étaient toujours bonnes, test urinaire ok, pas de diabète. Bref, rien !

Mon terme étant le 5 avril, on m’annonce le 11 mars que le bébé est parfait. Il est bien placé tête en bas et qu’il sera à presque 4kg à terme.
Sauf que la nuit du 11 au 12 mars alors que je m’apprêtais à aller me coucher vers 23h00, de fortes douleurs surviennent au niveau de l’estomac comme une barre de fer le long de mon corps m’empêchant de bien respirer, de bouger, de dormir. Des douleurs vraiment atroces, mais bébé bougeait et ma première idée était un truc que j’avais mal digérer et que la douleur passerait avec un Spasfon®. Oui, sauf qu’il est 6h du matin et la douleur est toujours là. Cela n’a absolument pas diminué au contraire ça a augmenté mais je me dis toujours que cela passera…

Il est 9h00, mon conjoint se lève pour aller travailler et me retrouve allongée sur le canapé en pleurs. J’étais partie toute la nuit sur le canapé car je ne voulais pas le déranger. Il décide de m’amener à la clinique et m’aide à me lever et à m’habiller car le simple fait de bouger était tout simplement une épreuve.
J’arrive à la clinique à 9h30. Monitoring, tout va bien, bébé aussi, ouf ! La sage-femme me dit que j’ai des contractions mais je ne sentais rien tellement j’avais mal en haut du ventre.

10h30 : test urinaire ok.

11h00 : contrôle du col. Ouvert à 1 et contraction irrégulière. Accouchement pas prévu pour aujourd’hui à ce que m’annonce la sage-femme. Et là, je sens un écoulement.. je saigne assez et la sage-femme se rend compte que ce n’est pas normal…mais reste rassurante et m’apaise.

12h00 : prise de sang. Je dois patienter 2 heures pour les résultats et après cela je pourrais rentrer chez moi. « Quel bonheur ! Je vais pouvoir rentrer prendre une bonne douche et dormir jusqu’au lendemain tellement je suis épuisée ».

14h00 : 2 sage-femmes et 1 gynécologue rentrent dans la salle où je me trouve. Je comprends de suite qu’il y a un truc pas normal. Et là, on m’annonce que mon taux de plaquettes est en chute libre et qu’il faut agir très vite. Je ne comprends pas tout mais on prend 2 minutes pour m’expliquer. Pas le temps de déclencher, pas le temps d’attendre césarienne d’urgence maintenant ! C’est vital, il faut y aller !

Je pars au bloc où le personnel est rassurant et adorable. La césarienne se passe dans les meilleures conditions possibles et mon fils est dans mes bras. J’accouche donc à 37SA et mon fils est parfaitement bien formé, il pèse 3kg120 et il est en forme !

Je reste 5 jours à la clinique où toutes les 3 heures on me fait une prise de sang car mon taux de plaquettes n’augmente pas et si ça ne s’arrange pas je serais transférée dans un hôpital mais fort heureusement le taux augmente lentement mais sûrement.

Aujourd’hui je suis une heureuse maman d’un beau bébé qui a bientôt 3 mois. L’envie de faire un autre bébé sera présente j’en suis sûre mais la peur de faire une récidive.
J’aimerais par ce témoignage, inciter les médecins à prévenir les risques de grossesse car j’ignorai ce qu’était la pré-éclampsie et si j’avais attendu trop longtemps ma vie et celle de mon fils auraient été mises en jeu.
Il faut parler des symptômes de chaque risque de grossesse car cela peut sauver des vies et mettre ces futures mamans au courant. »

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