Aujourd’hui nous partageons le témoignage de Munise qui a eu 4 enfants et a malheureusement récidivé mais de façon moins sévère. Pour information, le risque de récidive est de 15-20% et est réduit de moitié avec traitement (6% pour les récidives sévères), d’où l’importance aussi d’être suivie par un.e spécialiste des grossesses à risque voire de la pré-éclampsie pour mettre en place le meilleur suivi possible pendant la grossesse et l’éventuel traitement. Nous souhaitons plein de bonheur à Munise et ses enfants.
« Bonjour je me présente. Je m’appelle Munise, j’ai 30 ans. Je suis maman de 4 enfants. Je vous écris mon vécu. En 2012, je suis devenue pour la première fois maman, j’avais 22 ans. Ma fille est née suite à un RCIU, elle ne grossissait plus correctement dans mon ventre. Puis le désir d’un deuxième enfant a surgi.
Après avoir refait ma vie, nous décidons avec mon nouveau compagnon d’avoir un enfant. Je tombe enceinte en 2016. Nous sommes fin février et suite à une consultation, on s’aperçoit que j’ai une tension haute, mais aussi les artères bouchées. Je ne suis alors qu’à 25SA+6. Après plusieurs bilans, la sage-femme vient me voir et me parle de pré-éclampsie. Pour moi ce n’est rien de grave, ça va passer. Et bien non ! Après une hospitalisation de quelques jours, on me fait une césarienne pour ralentissement du cœur et bébé naît à 27SA. Il vivra 1 semaine. Nous remettons en route un 3ème car le désir d’avoir un autre enfant est plus fort que tout !
Je tombe sur une gynécologue spécialisée en pré-éclampsie, elle me donne le feu vert et je tombe enceinte 7 mois après. Avec une prise de Kardegic® tous les jours jusqu’à 35SA, on entrevoit une grossesse sans récidive. Et donc arrivée à ma dernière échographie (car ma césarienne était prévue à 37SA), ma gynécologue s’aperçoit que j’ai enflé des pieds et du visage. Elle me fait faire une ECBU. Verdict : récidive de la pré-éclampsie. Elle me programme une césarienne le lendemain à 36SA. Bébé va très bien. Après un court séjour de quatre jours, je rentre avec bébé dans les bras !
Je décide alors de faire un dernier bébé car je désirais plus que tout avoir 3 enfants mais voilà, mon fils décédé me manque, j’ai un vide au fond de moi. Alors, après consultation avec ma gynécologue, elle me donne le feu vert ! Super ! Je tombe enceinte 17 mois après. Mais après 5 mois de grossesse, je suis envahie de stress et d’angoisse à ne plus pouvoir gérer mon corps car je me créais des symptômes… Je savais que j’allais récidivé mais quand ? Arrivée à 28SA, je m’aperçois que ma tension commence à faire des siennes et je consulte mais, tous les bilans sont ok et les marqueurs de la pré-éclampsie également ! Je rentre à la maison mais je retourne pratiquement toutes les semaines à la maternité car aucune amélioration du côté de ma tension. Je vais consulter aux urgences à 31SA et là, les marqueurs indiquent un taux beaucoup plus élevé que les 36%…ça y est je suis au début d’une pré-éclampsie. On m’injecte les corticoïdes pour les poumons [de bébé]. Et ce sera le début d’une hospitalisation de trois semaines avant que bébé n’ait un ralentissement du rythme cardiaque. Là je suis sur la table d’opération pour une dernière césarienne puisqu’après 3 récidives et 4 césariennes, je décide, après suggestion de ma gynécologue, de me faire ligaturer les trompes en même temps que la césarienne. Bébé est né le 12 juillet 2020, le même jour que sa grande sœur avec 8 ans d’écart. Il est né 34SA et est actuellement en néonat [au 25 juillet 2020]. J’ai pris ma revanche sur cette complication de grossesse, peut-être pas entièrement mais j’ai eu 4 enfants dont un qui est au ciel. Je vous souhaite à toutes de bonnes grossesses, de beaux bébés mais surtout aucune pré-éclampsie ni aucune récidive. »