Maladie auto-immune et pré-éclampsie (Amandine)

Amandine, infirmière de profession, a aussi vécu une pré-éclampsie lors de sa première grossesse. Une pré-éclampsie rapide à 30SA (avec forte tension, protéinurie et œdèmes) suivie en maternité pour grossesse pathologique qui l’aura aidée à tenir jusqu’à 31SA. Elle apprendra par la suite qu’elle a un lupus (maladie auto-immune, qui est un facteur de risque de pré-éclampsie). Plein de bonheur à Amandine et sa jolie Agathe.

« Bonjour, témoignage de notre parcours et de notre combat contre la pré-éclampsie. Mai 2015, le bonheur total je tombe enceinte pour la première fois, nous sommes aux anges. Je suis sportive, je ne fume pas, très bonne hygiène de vie, je suis infirmière dans un petit hôpital… Pas de stress, que du bonheur… Tout se passe très bien jusqu’au 2 décembre à 30SA…

Le bloc d’accouchement de l’hôpital m’appelle et me demande de venir immédiatement faire effectuer une nouvelle analyse de sang et une nouvelle analyse d’urines car celles de ce matin n’étaient pas bonnes du tout… Les nouvelles analyses confirment que j’ai beaucoup de protéines dans les urines, un taux pathologique. Mais aucun symptôme physique, je vais très bien. La gynécologue décide de me garder en observation deux jours avec monitoring, contrôles tensionnels réguliers tout au long de la journée. Le vendredi 4 décembre, ma tension artérielle commence à augmenter à 15/9. Ma protéinurie (protéines dans les urines) a doublé en deux jours et une échographie montre une image suspecte du placenta (une déformation). En cinq minutes, je vois arriver le SMUR pour me transférer au CHU de Purpan à Toulouse, en unité de grossesse pathologique. Mon mari est au travail, je pars seule, j’étais terrifiée. Arrivée à Purpan, les échographies et les contrôles divers se succèdent. Je suis rassurée d’être bien prise en charge. Enfin un gynécologue m’explique tout ce qui se passe, que je fais une pré-éclampsie et qu’il faut surveiller mon placenta quotidiennement car il a une déformation étrange… Dès le vendredi soir, ma tension artérielle plafonne à 16/10 même sous traitement. Je commence à avoir des œdèmes (en trois jours, j’ai pris 10kg). Mon mari arrive enfin le vendredi soir…

Le dimanche matin après ma douche, je ressens une douleur très importante au niveau de l’estomac, sous la poitrine. Comme une barre de fer qui appuie… La douleur est tellement intense que j’en ai des nausées et beaucoup de difficultés à respirer. Ma tension artérielle est à 18/10… Monitoring normal. À l’échographie, le placenta s’est encore déformé. On me place sous traitement contre la tension par voie veineuse et des corticoïdes me sont administrés pour la maturation des poumons du bébé. Une anesthésiste vient me voir pour m’expliquer ce qui se passe, m’informe que je suis en anémie au bilan sanguin, mais où part le sang ? Le dimanche soir, mon mari doit repartir à la maison, (2h30 de route) pour reprendre le travail car personne ne sait nous dire quand je vais accoucher (demain ? Dans une semaine ? Dans un mois ?) La nuit a été longue car de gros maux de tête et la peur commencent à me gagner. J’ai peur pour mon bébé et peur pour moi… Dans la nuit du dimanche au lundi, à 4h00, je me réveille avec une forte envie d’uriner. Au moment où je me lève, je sens que quelque chose coule le long de mes jambes… Je fais une hémorragie… Une vision d’horreur quand j’allume la lumière. J’appelle les sages-femmes, qui font venir la gynécologue et l’anesthésiste (deux femmes exceptionnelles). Elles me disent qu’on doit aller au bloc pour réaliser une césarienne en urgence et de prévenir mon mari…

Arrivée au bloc je commence à avoir de violents maux de tête, à en perdre la vue, les oreilles qui bourdonnent, une forte douleur à l’estomac… Le seul point positif, le monitoring est normal… Tout est prévu pour effectuer une anesthésie générale si gros problème mais l’anesthésiste choisit d’effectuer une rachis lombaire afin que je puisse  » vivre la naissance de notre bébé ». Je les remercie tellement d’avoir fait le maximum pour nous !

Le 7 décembre, à 7h38 (tension à 24/12…), j’entends un petit cri et on me présente mon bébé qui est une petite fille (sexe non connu à l’avance, notre souhait). Une belle Agathe de 38cm et d’1,400kg née à 31SA. J’ai le bonheur de lui faire un petit câlin pendant quelques secondes qui m’ont paru une éternité… Puis elle est partie vite en soins intensifs de néonatalogie (le cœur battait très bien mais elle ne respirait pas dans les premières minutes). Mon mari est arrivé à 8h30 (vive les embouteillages de Toulouse) directement en salle de réveil et les pédiatres nous ont amené notre trésor dans sa couveuse afin de la rencontrer… Une petite souris, bien vive. Le bonheur malgré tout. Pour ma part il m’a fallu dix jours pour m’en remettre physiquement et trois ans, psychologiquement…

Ma belle Agathe est restée cinq semaines en néonatalogie. Le 11 janvier, nous sommes rentrés tous les trois à la maison. Elle a super bien évolué et rapidement. Elle a pris le sein au bout de 3 semaines, le bonheur total. Aujourd’hui, Agathe a 4 ans, elle n’a aucunes séquelles… C’est un petit gabarit, vive, intelligente, pleine de vie et de bonheur. Il y a 18 mois, j’ai voulu effectuer des analyses pour trouver une cause ou non à la pré-éclampsie que j’ai faite… Au bout de quelques mois, on m’a annoncé que j’avais un lupus. Une poussée a dû déclencher une pré-éclampsie… Ma culpabilité s’est envolée et une vraie cause a été trouvée… Pour une seconde grossesse, les médecins me proposent un traitement contre le lupus et un traitement pour limiter une pré-éclampsie (Aspegic®).
Nous verrons ce que l’avenir nous réserve…

Gardez espoir, bon courage à toutes et à tous dans cette épreuve de la vie. Vous en sortirez forts. »

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