« Je sais maintenant que cela peut être fatal pour le bébé et/ou la maman. » (Aurélie)

Chères toutes, nous espérons que vous allez bien malgré la situation actuelle et souhaitons partager aujourd’hui le témoignage d’Aurélie sur une pré-éclampsie avec HELLP syndrom à 36 SA – complication de grossesse qu’elle ne connaissait pas non plus – qui a heureusement été prise en charge à temps comme elle était suivie pour anémie et hospitalisée. Nous espérons que ces témoignages vous aident à en savoir plus et que nous réussirons à prévenir la pré-éclampsie de mieux en mieux en améliorant le suivi de grossesse. Merci à toutes !

« Bonsoir à toutes et à tous! Je m’appelle Aurélie et j’ai 37 ans. Mon conjoint et moi avons eu recours à la PMA, un parcours compliqué semé d’embûches pendant plus de 2 ans, qui, un jour, nous a permis d’avoir un test de grossesse positif !!!

Ma grossesse s’est déroulée normalement pendant les 6 premiers mois. Je me sentais toutefois très essoufflée et fatiguée mais pour moi, cela n’était que des conséquences de la grossesse. Après avoir fait une phlébite dans mon 6ème mois de grossesse, j’ai été surveillée « comme le lait sur le feu ». Mon échographie du dernier trimestre  a ensuite révélé un bébé qui bougeait peu, et « de petit gabarit », dixit mon gynécologue. S’en est suivi des séances de monitoring 3 fois par semaine, qui n’ont révélé aucune anomalie.

À la fin de mon 7ème mois de grossesse, mon bilan sanguin s’est révélé inquiétant. Étant suivie par une hématologue (exceptionnelle à mes yeux), celle-ci m’a fait hospitalisée, en raison notamment d’une anémie importante et d’une chute de mon taux de plaquettes. Les jours passant (après avoir été transférée dans un hôpital doté d’un service spécialisé dans le traitement de l’anémie et avoir reçu 2 transfusions sanguines et subi moultes examens), je suis de retour dans l’hôpital où j’ai été initialement admise. Là, une (géniale) sage-femme de garde de nuit me parle de « pré-éclampsie » et de « HELLP syndrome ». Je ne comprends pas où elle veut en venir et je n’entends pas ce qu’elle m’explique.

Au bout de 12 jours d’hospitalisation, ma tension commence à grimper en flèche, je gonfle de partout. On me donne des médicaments pour faire baisser ma tension. Un soir, je suis tellement gonflée que le brassard du tensiomètre me fait très mal lorsqu’il gonfle pour la prise de la tension.

Le lendemain matin, à 36 SA, après ma douche, je ne me sens pas bien. J’ai une de ces migraines… j’appelle une sage-femme, qui appelle le gynéco de garde, qui me dit « il faut arrêter la grossesse, vos résultats de ce matin ne sont pas bons, vous faites un HELLP syndrome. Il est 10 heures, votre enfant viendra au monde aujourd’hui avant 14 heures, je vous programme de suite une césarienne ». Et là, tout s’effondre autour de moi… j’appelle le futur Papa pour qu’il me rejoigne vite vite vite… la naissance tant fantasmée de cet enfant si désiré vole en éclats. En moins de 30 minutes, je me retrouve sondée, nue, les bras en croix sur une table d’opération autour de laquelle de nombreux visages masqués s’affairent, en attendant le pédiatre de garde…. Mon conjoint n’est pas admis au bloc, je suis seule avec cette angoisse, terrifiée à l’idée de ne pas me réveiller tellement je me sens mal, après que l’anesthésiste m’ait informée que ma césarienne se fera sous anesthésie générale car mon taux de plaquettes est trop bas pour une péridurale. Puis on m’endort, et c’est le trou noir…

Plusieurs heures après, je me réveille tout doucement. Le personnel soignant me tend mon téléphone portable pour me montrer des photos de notre fils et une vidéo prise par mon conjoint. Il va bien et moi aussi !! Un instant plus tard, mon conjoint vient me voir avec notre fils ! Le gynécologue qui m’a accouchée à insister pour que l’on m’amène notre fils en salle de réveil ! Il règne alors une douce ambiance dans le service… Notre petit garçon est resté hospitalisé 15 jours en néonatologie. Il a connu un retard de croissance intra-utérin dû au HELLP syndrome.

Aujourd’hui, notre fils a 16 mois et est en pleine forme. Je vais bien également. J’ai beaucoup parlé de cette fin de grossesse mouvementée et de cet accouchement que j’ai mal vécu et ai fait le deuil de l’accouchement que j’ai tant fantasmé. Je n’avais jamais entendu parlé de la pré-éclampsie et du HELLP syndrome. J’en ignorais les symptômes. Je sais maintenant que cela peut être fatal pour le bébé et/ou la Maman.

Après m’être renseignée sur le sujet, je pense avoir eu une barre épi-gastrique pendant plusieurs jours avant mon accouchement, dont je n’ai pas parlé en pensant que bébé faisait des galipettes (on venait de m’annoncer qu’il se présentait en siège). Mon histoire se termine bien. Je comprends tous les couples qui ont traversé la même épreuve et ai une pensée particulière pour ceux qui ont connu une issue funeste à une grossesse à cause de la pré-éclampsie.

Un grand merci à votre association pour votre soutien et pour la prévention mise en place concernant la pré-éclampsie.

Je vous remercie de m’avoir lue. »

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