Nolwenn n’avait aucun symptôme à part des œdèmes qui peuvent être assimilés à toute grossesse. Elle ne pouvait donc pas se douter qu’elle faisait une pré-éclampsie à 33+6SA. Ce sont ses résultats de suivi tensionnel qui inquièteront sa gynécologue et heureusement car même en étant sous traitement, l’hypertension était bien là. La pré-éclampsie est sournoise car tous les symptômes ne sont pas obligatoirement présents… Merci à Nolwenn pour son témoignage et belle vie à sa petite famille !
« Nous sommes le 14 décembre 2020. Rendez-vous de suivi pour ma grossesse. Cela fait plusieurs semaines que je suis surveillée de près à domicile par une sage-femme pour une hypertension artérielle. Ce week-end-là, j’ai pris moi-même ma tension et elle était élevée à chaque prise. Je rentre dans le cabinet de ma gynécologue et lui dit de suite : « Je ne veux pas être hospitalisée ». Car je l’avais été 10 jours auparavant pour le même motif. Mon col est parfait. Mais ma tension est à 160/90, sous traitement en plus. Elle me demande de faire une prise de sang et une analyse d’urines en urgence et de me rendre quand même à la maternité réaliser un monitoring et une surveillance tensionnelle. Le monitoring est correct mais ma tension est beaucoup trop élevée. Je reste hospitalisée. Je suis remplie d’œdèmes, ma tension a du mal à se stabiliser malgré les traitements. Le 16 décembre, le verdict tombe. Je fais une pré-éclampsie, je ne suis qu’à 33+6SA. Objectif : tenir jusqu’à 37SA avec une surveillance accrue à la clinique. J’ai des bilans sanguins et une protéinurie quotidiennement. Les résultats sont de moins en moins bons. Le lundi 21 décembre. Je réalise une échographie de croissance pour bébé. Bébé grandit moins bien, les échanges ne se font plus correctement. À 14h00, ma gynécologue rentre dans ma chambre et me dit que les derniers résultats sont vraiment mauvais et que l’on va me déclencher. Nous sommes à 34+4SA, bébé ira en néonatologie. J’ai le droit à des prises de sang toutes les six heures. On me pose le tampon vers 18h00. Les contractions commencent à être douloureuses vers minuit. À 3h45, les sages-femmes rentrent dans ma chambre. Le dernier bilan est catastrophique car compliqué d’un HELLP syndrom, on va me césariser. J’appelle mon mari, qui malheureusement ne pourra pas être à mes côtés car Covid oblige… 4h10 : je suis au bloc. Une superbe équipe m’accueille, entre autres l’anesthésiste qui est adorable. Il me détend, me fait faire de la sophrologie car tout le haut de mon corps tremble. Il y a la radio dans le bloc, on discute des artistes pendant que l’obstétricienne réalise la césarienne. Je sens tout mais n’ai aucune douleur. 4h31 : j’entends mon fils pleurer. Il naîtra sur du Céline Dion. On me le montre quelques secondes. Et on part le mesurer et peser : 44cm pour 1kg900. Il partira ensuite en néonatologie où mon mari l’attend. Je resterais un peu moins de deux heures en salle de réveil où un moment on me mettra sur les yeux un casque de réalité virtuelle. Je vois les deux hommes de ma vie : mon mari et mon fils. Il va bien, je le vois. Je monte ensuite en néonatologie faire le premier peau à peau avec lui. J’ai du mal à réaliser qu’il est là, que me voilà maman. L’objectif de sortie sera un poids de 2kg300 et 37SA.
Le 8 janvier 2021, on est à 37SA pile et il pèse 2kg350. La sortie se fera à notre grande surprise ce jour-là. Notre champion a été irréprochable pendant 17 jours, il faisait des progrès de jour en jour. Chaque jour qui passait était une victoire. S’il n’y avait pas eu cette surveillance et le professionnalisme de tous ces soignants, on serait passé à côté de quelque chose car je n’avais aucun symptôme (pas de mal de tête, pas de bourdonnement d’oreille ni de mouches dans les yeux, et encore moins une barre au-dessus du ventre) à part mes œdèmes, c’est tout ce qui aurait pu nous mettre la puce à l’oreille. Alors oui, ce n’est pas du tout la fin de grossesse ni même l’accouchement dont je souhaitais, mais cela fait partie de notre histoire désormais et je suis fière d’avoir un bébé champion qui grandit et évolue tellement bien que l’on oublie presque ces semaines compliquées. »