Pré-éclampsie sévère à 25SA (Virginie)

Virginie témoigne aujourd’hui de sa pré-éclampsie sévère à 25SA qui s’est déclarée très rapidement avec la barre épigastrique puis les autres symptômes ont suivi. Bébé et maman s’en sont sortis sans séquelle grâce à une prise en charge immédiate et après 6 mois et demi d’hospitalisation pour bébé. Tout plein de bonheur à ce petit bébé guerrier et ses parents !

« J’aimerais vous raconter mon histoire et celle de mon petit garçon. Nous sommes le 5 décembre 2017 au soir où j’ai une forte douleur à la poitrine. Je me dis que c’est peut-être la fatigue de la grossesse, j’attends donc le lendemain.

Le lendemain, je me réveille, j’ai toujours cette douleur. Je commence à faire à manger, je mange et je m’aperçois que quand je mâche et que j’avale, cela me fait encore plus mal. J’appelle donc mon compagnon qui est au travail, je le préviens que ma maman va m’emmener à la maternité.

Je vais donc à la maternité, j’explique à la sage-femme que j’ai très mal à la poitrine et que cela vient jusque dans le dos. Elle prend ma tension et là je suis à 17. Elle me dit qu’elle va en reprendre une autre dans cinq minutes et qu’elle me laisse toute seule car parfois en parlant ou autre, cela fausse les résultats. Elle reprend ma tension et là encore à 15. Elle me dit qu’elle va me donner un médicament pour calmer la tension et aussi me mettre dans une salle d’accouchement pour me faire la première piqûre pour maturer les poumons de bébé au cas où il naîtrait plus tôt…

Je commence à vraiment m’inquiéter. Je pleure, j’appelle mon compagnon pour lui expliquer et il me dit qu’il a bientôt fini le travail et qu’il va me rejoindre.

La sage-femme vient me voir et me dit qu’elle va envoyer tout mon dossier à Clermont-Ferrand pour voir s’ils veulent me prendre en charge ou pas. Elle me dit aussi de faire pipi dans un grand pot pour vérifier les protéines. Elle me met dans une chambre et je lui demande si elle a eu une réponse de la maternité de Clermont-Ferrand, ce à quoi elle répond qu’ils ne veulent pas me prendre pour le moment.

Ma mère ainsi que mon compagnon repartent de l’hôpital. L’infirmière vient me voir à 23h30 et elle m’annonce que la maternité de Clermont-Ferrand me veut absolument et que je suis transférée immédiatement. Je pars donc à une heure de route de chez moi…

J’arrive à Clermont-Ferrand à 2h30 du matin. Ils me refont des prises de sang, échographie et prise de tension. À 4h30 du matin, ils me mettent dans une chambre. Tous les jours, ils essaient de me rassurer avec les médicaments pour faire descendre la tension.

Je suis entrée à l’hôpital un mercredi. Et là, le dimanche 10 décembre 2017, à 6h30 du matin environ, l’infirmière passe comme tous les jours prendre la tension et elle me dit :  » Je vais être obligée de vous descendre en salle d’accouchement « . Je lui demande pourquoi. Elle me montre l’appareil de prise de tension : je suis à 18. On me descend donc en salle d’accouchement : monitoring, prises de sang et on m’injecte plusieurs produits pour protéger mon fils quand il naîtra. Il est 11h00 environ.

Les sages-femmes ainsi que la gynécologue viennent me voir et me disent qu’il faut vite aller en salle de césarienne, que j’ai les plaquettes qui ont encore baissé. Elles m’expliquent qu’il ne faut pas que je m’inquiète s’il y a du monde au bloc, que c’est normal car il faut du monde pour prendre vite en charge mon fils.

Il est 12h06 quand la gynécologue me dit qu’Adrien est né ! Je l’entends un tout petit peu pleurer et ils me le prennent directement. Je n’ai pas pu le voir ni même l’embrasser, il est parti directement avec les infirmières.

Je suis en salle de réveil, mon compagnon a pu suivre Adrien. Il me dit qu’il est stable, qu’il pèse 560 grammes mais que pour le moment, il va bien. Je suis un petit peu rassurée. Je remonte en chambre et on m’explique que je ne pourrai voir mon fils que le lendemain vu que j’étais sondée etc.

Je suis allée le voir le lendemain. C’était vraiment un choc de le voir aussi petit avec autant de perfusions et intubé. Je lui ai dit qu’il était fort, qu’il allait se battre et que tous les jours, on serait là pour lui.

Ils m’ont expliqué que j’avais fait une pré-éclampsie sévère, j’avais des œdèmes, des protéines dans les urines, les plaquettes qui descendaient et de la tension. J’ai été forte mais Adrien encore plus car il est né à 25SA pour 560 grammes et 28,5cm.

Il a subi huit opérations, est resté intubé pendant 58 jours et il est resté hospitalisé 6 mois et demi. Il a maintenant 3 ans et est en parfaite santé, pratiquement jamais malade. Il est plein de vie ! Je suis tellement heureuse de le voir comme cela.

À toutes les mamans qui en ce moment vivent la prématurité, je voudrais leur dire que je leur donne tout mon courage et aussi mon soutien. Ce sont des moments tellement difficiles à vivre, mais après quand tout cela est passé, il n’y a plus que du bonheur Merci de m’avoir lue »

Partagez cet article !

Laisser un commentaire