Marie-Jeanne témoigne de son vécu de la pré-éclampsie qui a été pour elle, discrète et rapide à 37SA. Elle parle aussi des séquelles psychologiques que laisse cette pathologie de grossesse encore peu connue…
« Je m’appelle Marie-Jeanne, j’ai 32 ans. On m’a diagnostiqué une pré-éclampsie à 37SA.
Une semaine avant mon accouchement, je me suis rendue aux urgences maternité à l’hôpital ouest de l’île de la Réunion car je me sentais mal mais je n’arrivais pas à déceler ce qui n’allait pas.
Lorsque je suis arrivée à l’hôpital, j’ai été prise en charge très vite la sage-femme qui s’est occupée de moi, s’est montrée rassurante. On m’a autorisée à rentrer chez moi. Une semaine après, le mardi, ma tension était à 19 puis 20. J’ai passé une partie de la journée avec une tension forte en mettant cela sur le coup de la fatigue (chose à ne pas faire). Dans l’après-midi, je me suis rendue aux urgences maternité. Ma tension était toujours à 19 et j’ai été mise en observation durant plus de 72h. C’est dans ce laps de temps durant mon hospitalisation que la gynécologue m’a annoncé que je faisais une pré-éclampsie et qu’il fallait déclencher mon accouchement.
J’ai fait toutes les tentatives de déclenchement du mercredi jusqu’au samedi matin puis j’ai été mise en salle de travail de 9h00 à 21h30. Finalement, le samedi à 21h50, la gynécologue m’annonce qu’il serait préférable de faire une césarienne d’urgence car ma tension était toujours forte. J’étais à bout de force, épuisée et, mon bébé n’était pas réactif aux tentatives de déclenchement. A la seconde où j’ai donné mon accord, tout le monde s’est agité autour de moi. En quelques minutes, je me suis retrouvée au bloc opératoire. Je n’avais même pas le temps d’avoir peur, je pensais juste à mon bébé et je m’étais préparée à « partir » mais je priais juste pour que mon fils aille bien…
Arrivée au bloc, tout s’est mis en route. Même avec la pose de péridurale, je sentais la douleur lorsque la gynécologue a pincé mon ventre et m’a demandé si je ressentais quelque chose avant de commencer l’opération. Aussitôt l’anesthésiste a décidé de m’endormir. Mon accouchement a été fait sous anesthésie générale… Suite à l’intervention, j’ai fait une hémorragie…
La pré-éclampsie, je n’en avais jamais entendu parler… Mis à part une forte tension, je me sentais bien dans l’ensemble. J’ai compris la gravité des choses lorsque la gynécologue m’a tout expliqué après l’opération…
Aujourd’hui mon fils a 6 mois [janvier 2022]. Le temps passe. Je suis reconnaissante chaque jour d’être auprès de mon fils et qu’il soit en bonne santé mais pour ma part, les séquelles psychologiques sont toujours présentes… Heureusement, l’équipe hospitalière a été plus que bienveillante. J’ai eu quand même beaucoup de chance…
Merci d’avoir créé cette page Instagram, cette association, qui permet de poser des mots sur une pathologie encore trop méconnue. »