Soukaïna partage aujourd’hui son incompréhension de ne pas avoir été informée de l’existence de la pré-éclampsie pendant sa grossesse. Elle a dû accoucher à 33SA pour tension très élevée et a été prise heureusement en charge à temps. Nous faisons notre possible au quotidien pour informer sur cette complication de grossesse tant les professionnels de la santé, que les mamans/futures mamans afin d’aider au maximum à ce que la pré-éclampsie soit prise à temps et donc éviter les complications que nous connaissons bien pour bébé et maman. Toutes nos ondes positives à Soukaïna pour sa deuxième grossesse.
« Bonjour, je me lance car je suis enfin prête à raconter mon histoire.
Mars 2017, j’apprends que je suis enceinte. Le bonheur ! Ma grossesse était tellement magnifique que je pouvais même continuer mon sport, mon cours de pilate matinal, mes sorties comme si je n’étais pas enceinte. Je respirais la joie de vivre.
À partir de mon 6ème mois, je commence à me sentir lourde puis des mots de tête de plus en plus forts que je pense être de grosses migraines. Le matin au réveil, impossible d’ouvrir les yeux. Je dois rester dans le noir tellement les maux de tête sont importants et, le soir sur mon canapé, j’ai de plus en plus de mal à respirer. On m’explique donc que ce sont les aléas de la grossesse que le bébé commence à prendre beaucoup d’espace, que c’est ma première grossesse, qu’il faut patienter mais en aucun cas on ne vérifie ma tension.
Du coup, je me convaincs d’arrêter de me plaindre de prendre sur moi et chaque jour est plus insoutenable que la veille. Je me tire du lit avec mes maux de tête. Une barre au niveau de ma poitrine m’empêche de plus en plus de respirer.
Un soir mon mari me dit « stop, on va aux urgences !! » Arrivés aux urgences, on prend ma tension. Le choc…22 de tension. On m’explique que je ne rentrerai pas chez moi. On m’annonce que je fais une pré-éclampsie sévère, que je vais sûrement accoucher rapidement par césarienne car le col est fermé. Tout se chamboule. J’accouche de ma fille par césarienne à 33 semaines. Nous sommes séparées à la naissance, elle est transférée dans un autre hôpital et moi, encore sous le choc de ce qu’il se passe.
Aujourd’hui, ma fille va bien. On s’est battues toutes les deux. Ce que je regrette, c’est qu’on ne m’a jamais parlé de cette maladie qui touche énormément de femmes. Ma première expérience fut douloureuse tant émotionnellement que physiquement. Aujourd’hui, l’acceptation est faite nous sommes passés à autre chose. Je pense que ce qui reste le plus dur lors d’une pré-éclampsie, c’est lorsqu’elle est diagnostiquée trop tard. Tous nos plans sont chamboulés et on passe vite dans un état de déni et de non-acceptation. Aujourd’hui, la page est tournée, nous attendons notre deuxième bébé. Je suis sous Aspegic nourrisson en espérant ne pas faire de récidive. Merci de m’avoir lue. »