Chloé a fait une pré-éclampsie compliquée d’un HELLP syndrom à 34SA. Même si elle a bénéficié d’un très bon suivi, elle n’a pas pu prendre le traitement par Aspegic®, y étant allergique. Effectivement à ce jour, il n’existe pas de substitut à l’aspirine pour réduire les risques de pré-éclampsie. Cependant pour les allergies sévères, il est possible de se faire désensibiliser, avec de bons retours. Pour les allergies plus modérées, le fait de diminuer la dose prescrite (à voir impérativement avec son gynécologue) peut permettre d’éviter la réaction allergique. Si vous êtes dans la même situation que Chloé, n’hésitez pas à lui donner vos retours d’expérience.
« Avec mon compagnon, nous avions décidé de mettre en route un petit bébé et au vu de son arrivée très rapide, nous nous étions dit que la grossesse allait très bien se passer. C’était sans compter sur un premier trimestre compliqué avec des nausées et vomissements jusqu’à 10 fois par jour où j’ai frôlé l’hospitalisation. J’en ai parlé à ma sage-femme qui le gardait dans un coin de sa tête et nous faisons la première échographie. Tout allait bien. Nous faisons donc les analyses pour la trisomie 21.
Une semaine plus tard, ma sage-femme m’appelle pour me dire que mes résultats ne sont pas très bons mais qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir et qu’il faut juste faire une échographie supplémentaire à l’hôpital avec un spécialiste.
Dans l’après-midi, nous avons le RDV et là, douche froide : le gynécologue nous explique que j’ai un risque de pré-éclampsie avéré dû à ma tension artérielle très haute et que bébé commence à sortir de la courbe de croissance mais qu’il existe un traitement par Aspegic®. Deuxième douche froide…je suis très allergique à l’Aspegic® donc impossible de prendre le traitement… Ont suivi quatre mois d’examens réguliers à l’hôpital avec visite de la sage-femme toutes les semaines et échographie toutes les trois semaines. Bébé était estimé à terme à 2,200kg et surtout un repos total m’a été imposé.
À 7 mois de grossesse, le gynécologue demande à ce que la sage-femme vienne deux fois par semaine. Ma sage-femme trouve que j’ai pas mal gonflé par rapport à sa dernière visite, une tension plus haute que d’habitude, que bébé ne bouge plus trop au monitoring et ma protéinurie est élevée.
Elle me demande donc de faire des analyses à la première heure le lendemain matin. Moi je n’avais pas compris ce qui se passait…elle, si, et elle nous a sauvés la vie.
Les analyses arrivent et ma sage-femme nous demande de nous rendre à l’hôpital. Elle les appelle et ils m’attendent donc pour faire des analyses complémentaires. Prise de sang à nouveau et ils m’annoncent que mes analyses sont très mauvaises, que mon foie et mes reins ont été touchés. Il faut stopper tout cela…et donc, me déclencher. Je m’effondre… Je suis tout juste à 34SA et je sais que ce qui nous attend va être compliqué puisque notre petit bébé a déjà été impacté.
La gynécologue me laisse la chance d’accoucher sans césarienne en me déclenchant mais après sept heures de travail, bébé n’est pas en bonne position pour sortir car trop petit, son rythme cardiaque chute à chaque contraction et ma tension ne fait qu’augmenter. Les médecins décident de me faire une césarienne d’urgence. Je fais une crise d’angoisse…mais cinq minutes après notre petite fille Bonnie est là (1,800kg et 41cm), mais ne respire pas.
Après 3 semaines de tourments en néonatalogie, d’assistance respiratoire, de multiples bradycardies et désaturations, nous pouvons enfin rentrer chez nous.
Après analyse de mon placenta, on m’annonce que j’ai fait un HELLP syndrom et que, grâce au suivi médical accru dont j’ai bénéficié, nous avons évité le pire car cela aurait pu être dramatique, pour nous deux. Bonnie est désormais en pleine forme depuis sa naissance le 11 mars 2021, c’est une petite fille pleine de vie, avec un regard malicieux et toujours le sourire aux lèvres. Elle nous comble de bonheur et, grâce à toute l’attention du corps médical, de ma super sage-femme et de toutes les puéricultrices qui se sont occupées de Bonnie, nous gardons un souvenir moins amer de ce que nous avons vécu.
Je remercie aussi chaleureusement l’hôpital d’Annecy qui m’a accompagnée durant tous ces examens et mon accouchement intense mais géré avec tellement de bienveillance.
Aujourd’hui suite à mon allergie à l’Aspegic®, il est inconcevable pour le corps médical d’avoir un deuxième bébé car la finalité serait bien plus dramatique. Il est inconcevable pour moi de ne pas avoir de deuxième petit bout. À ce jour, il n’existe pas de substitut à l’Aspegic® pour réduire les risques de pré-éclampsie. Est-ce que parmi vous, une maman a eu un deuxième bébé après un HELLP syndrom avec une allergie à l’Aspegic® ? »