Voici le témoignage d’Anne-Cécile, atteinte d’endométriose et d’une sclérose en plaques, qui a vécu une pré-éclampsie post-partum, accompagnée – elle l’apprendra bien plus tard – d’un AVC avec impact auditif.
« Bonjour, je suis Anne-Cécile, heureuse maman d’un petit garçon de 15 mois. L’histoire que je vous raconte commence en 2015, quand j’apprends que je suis atteinte d’endométriose à une semaine d’intervalle avec mon diagnostic de la sclérose en plaques. Quatre ans d’essais bébé plus tard et de nombreuses fausses couches, le voilà prêt à arriver notre bout de chou, me voilà prête pour un accouchement que je voulais le plus naturel possible… La blague ! À trois semaines du terme, je ressens régulièrement des contractions avec une hausse de tension, puis une fois à la maternité plus rien… On nous dit à chaque fois de rentrer à la maison, deux semaines d’allers-retours à la maternité. À une semaine du terme, on tente un 1er déclenchement, sans succès. Monsieur est bien dans mon bidon. Rdv est pris pour la semaine suivante pour un second déclenchement… Nous n’arriverons pas jusque-là…
Le dimanche, je demande à Papa de me conduire à la maternité car je trouve que bébé bouge moins. À l’échographie, l’interne fronce les sourcils et sort de la pièce, il revient et nous dit : « On vous déclenche demain matin première heure ! ». On apprendra à l’accouchement que le placenta était complètement calcifié, et que « 2 jours de plus auraient été 2 jours de trop » selon les termes de la sage-femme. Mais notre loulou est là, en bonne forme, 3,700kg. Moi c’est moins ça, et malgré mes plaintes à l’équipe, je ne suis pas écoutée. J+4 je fais un malaise avec mon fils dans les bras, j’ai clairement l’impression que je vais mourir, tension à 21/12, tout le monde débarque dans ma chambre, je me dis « là ça pue »… Pendant cinq heures, cette sensation d’être au seuil de la mort ne m’a pas quittée… Puis la sage-femme est revenue une énième fois prendre ma tension… C’était enfin bon. Je sors de la maternité quelques jours plus tard, sous Trandate®, toujours à 18 de tension. Puis ça passe.
À la visite postnatale (huit semaines après l’accouchement), la gynécologue m’annonce que j’ai fait une pré-éclampsie post-partum…et je suis relâchée dans la nature, personne ne se préoccupe de mes résultats d’analyse sanguine qui montrent que j’ai fait un caillot. Les deux mois qui suivent sont un enfer côté sclérose en plaques. Je perds successivement la vue puis la marche, mais je me suis battue et ai tout récupéré ! Le temps passe, après un épisode de tachycardie, je prends le temps d’aller voir le cardiologue pour les examens prescrits par le gynécologue… RAS. Puis je vois l’ORL récemment car depuis mon accouchement, j’entends moins bien… Déjà qu’avant ce n’était pas fameux…! Et là, l’ORL me dit : « Vu votre audiogramme, vous avez certainement fait un AVC pendant votre pré-éclampsie »…et me laisse repartir comme ça.
Je suis aujourd’hui traumatisée par cet épisode, non seulement d’avoir eu peur de mourir, mais que cela se joue dans l’indifférence la plus totale du corps médical. La solitude que j’ai ressentie et que je ressens encore face à ces questionnements est une souffrance psychologique importante. La peur aussi de récidiver sur un AVC est présente. La colère et la tristesse de voir mes projets de grande famille partir en fumée. Pour moi au vu de tout cela, il m’est impossible d’envisager une nouvelle grossesse. J’aime mon fils plus que tout et vais me concentrer sur lui et son avenir, cela me remplit de joie, et c’est déjà beaucoup. Je remercie la vie de m’avoir offert la chance de devenir sa mère, même si j’aurai préféré qu’elle me joue moins de tours… »
Cette publication a un commentaire
Incroyable la réaction de lOrl … comme si tout le monde faisait des avc … de pas ah’ avoir demandé de te faire suivre par un neurologue …
J’ai moi même fait une pre éclampsie post accouchement et un avc
On peut échanger si tu veux ?