Pré-éclampsie précoce et deuil périnatal

Il y a quelques jours, nous avons reçu ce témoignage poignant de Vanessa qui a affronté une pré-éclampsie très grave (compliquée d’un HELLP syndrome) et très précoce (très rare mais cela arrive…), et a perdu sa petite Abigail il y a un an. En ce jour d’anniversaire très triste, nous leur envoyons nos plus douces pensées.

« Bonjour, voici mon histoire de la pré-éclampsie. Il y a aujourd’hui un an, un an que notre Petite Abigail est née, et est décédée cinq heures après accouchement. Depuis le début de grossesse, j’avais beaucoup de fatigue. Je vivais un pur bonheur, nous allions enfin être parents donc je m’efforçais de croire que tout allait bien. J’ai mis mes symptômes sur le compte de mon travail fatiguant (je travaillais en restauration rapide), mais à 20SA, trop de fatigue, palpitations, œdèmes, tension 14/9. Je n’en pouvais plus. Je démissionne. Pendant deux semaines, j’étais heureuse, je vivais pleinement ma grossesse.

A 22SA, je me lève, enflée de tout le corps, je prenais 1 kilo par jour !!! Affolée, je vais aux urgences. Après analyses, présence de protéines dans les urines et 18 de tension. « Madame vous allez rester jusqu’à l’accouchement. » Moi, affolée, crise d’angoisse, de pleurs, je réponds : « Mais comment je vais tenir 4 mois encore ? », et là on me répond qu’il ne me reste pas quatre mois… L’enfer commence. On me prépare en salle d’accouchement. Je supplie de ne pas faire cela, d’attendre. Je suis restée stable malgré mon état grave et j’ai tenu jusqu’à 24SA+3 mais ce jour-là, douleur terrible à la poitrine, tension 21/10, je commence à avoir très peur. Bébé va bien mais pas assez grosse pour survivre, mais là, on ne me laisse pas le choix, on m’emmène au bloc à 14h00 pour une césarienne en urgence. J’avais eu les injections depuis la première semaine d’hospitalisation pour la maturation des poumons d’Abi, pour lui offrir toutes ses chances. C’est la raison pour laquelle malgré ses 470g, elle est née vivante et a survécu jusqu’à ce que je me réveille. Je l’ai tenue dans mes bras, contemplée. Papa l’a admirée aussi. Mais elle nous a quittés sans douleur (ce que les gynécologues nous ont dit) à 19h00… On a sombré dans les pleurs et le chagrin. On a toujours mal, elle nous manque terriblement mais on est forts et soudés pour elle.

J’ai fait les analyses de néphrologie et un anticorps a été trouvé au bout de la 2ème analyse (comme quoi il faut toujours chercher malgré tout) et pour une prochaine grossesse, ce sera aspirine avant conception et durant la grossesse pour éviter que le sang ne coagule trop et pour que le placenta se place bien dès le début de grossesse, pour que les artères se connectent bien. Ce n’était pas le cas pour cette grossesse.

Voilà notre malheureuse histoire , mais de lire que d’autres vivent la même chose et tiennent le coup, aide les autres. On doit se soutenir. Et de voir que certains bébés vont bien, sont en merveilleuse santé nous remplit le cœur de joie. On garde foi qu’un jour on aura notre amour dans nos bras. On attend encore un peu, on n’est pas prêts… Force à mon conjoint, un homme fort et formidable. J’ai eu de la peine de le voir souffrir mais on a l’impression que notre amour s’est soudé, on a un ange en commun, un lien unique. Papa et Maman t’aiment Abigail. »

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