Un nouveau témoignage sur le manque d’informations lors d’une pré-éclampsie…et les craintes pour une grossesse d’après. Julie a fait une pré-éclampsie tardive à 36SA avec protéinurie et œdèmes mais une tension normale qui s’est emballée en post partum. Nous envoyons à Julie tout notre soutien pour se remettre de son accouchement compliqué.
« Je suis enceinte. Une si belle nouvelle quand on est en parcours PMA et après de nombreux échecs. C’est un réel bonheur. J’étais si fière d’avoir réussi et je n’avais absolument aucune crainte d’une fausse couche. Ma grossesse s’est passée à peu près normalement : nausées, maux de dos, quelques contractions de Braxton mais rien d’alarmant. Pas d’hypertension ni protéines élevées.
Je commence à avoir de la rétention d’eau mais avec la chaleur je me dis que c’est normal. Sauf que je me sens de plus en plus mal, fatiguée, les nerfs à fleur de peau. Et je gonfle de plus en plus. Mon visage, mes mains. Un jeudi, nous avions rendez-vous avec la sage-femme pour un cours de préparation à l’accouchement. Je suis à 36 SA. La sage-femme s’inquiète de me voir aussi gonflée. Elle prend ma tension qui est à 12/7. Pas inquiétant mais elle me dit que si d’autres symptômes apparaissent – sans pour autant préciser – je devais aller aux urgences maternité.
Le lendemain, je suis prise de vomissements très violents, je ne peux absolument rien manger. Je ne m’inquiète pas, je sens ma fille bouger. Le week-end passe et je me sens de plus en plus mal, avec des maux de tête, je vois des flashs lumineux et des « mouches ». Mais, dimanche soir, je décide de prendre un bain chaud pour me détendre. Je ne sens plus ma fille bouger. Direction les urgences. Monitoring et prise de tension. Bébé va super bien et ma tension est aux alentours de 12/8. On me fait une prise de sang ainsi qu’un prélèvement urinaire. Résultats : protéines à 0,99g dans les urines.. On me donne donc une ordonnance pour faire une protéinurie sur 24h le lendemain et rendez-vous mardi matin à 8h00 pour un nouveau monitoring et prise de tension. On ne me donne aucune autre information sur ce qui m’arrive. Résultats : sur 24h, les protéines ont augmentées et sont à 1,59g… Mardi 8h00, direction les urgences maternité. Bébé va toujours très bien, la prise de sang est toujours normale (je ne sais pas ce qu’elle vérifie au final, on ne me dit rien) et protéines à 2,01g dans les urines. 14h30 : je vais donc voir ma gynécologue qui me refait une nouvelle échographie. Elle me parle de toxémie. Je n’y comprends pas grand-chose mais pour le moment bébé va très bien puisqu’on l’a détecté tôt. Sauf que, au vu de mon état, il serait mieux de me déclencher… La sage-femme qui me déclenche (par médicaments) est une ancienne camarade de classe et elle m’a donc bien expliqué ce qui m’arrivait. Merci à elle ! Le lendemain, ma fille est née en bonne santé ! Cependant, depuis l’accouchement, ma tension ne cesse d’augmenter. Entre 13 et 14. On me laisse tout de même sortir au bout de 4 jours. Les deux jours suivants, ma sage-femme passe à domicile et contrôle ma tension. Le deuxième jour, elle est à 17… Elle me conseille de retourner aux urgences maternité. Aux urgences, on me dit que ma tension est trop élevée et que je vais devoir prendre un traitement contre l’hypertension. Je vais donc devoir rester au minimum 24h en observation.
Au final, je reste deux jours, séparée de mon bébé. Je n’ai fait que pleurer. Alors forcément ça joue sur la tension… Ma gynécologue passe me voir à la fin et à ma grande surprise, me dit qu’à la base elle n’est plus concernée et que ce n’était pas à elle de me prescrire le traitement…(!?) Et enfin elle me dit avec un grand sourire de sécher mes larmes de crocodile… J’ai pris le traitement pendant deux mois. Je me remets difficilement de cette fin de grossesse et cet accouchement compliqué. Je regrette que l’on n’ait pas pris le temps dès le début de m’expliquer ce qui se passait, les risques avant mais aussi après l’accouchement avec l’éclampsie. Aujourd’hui j’ai peur. J’ai peur des professionnels de santé. J’ai peur d’une seconde grossesse. De perdre un bébé. J’essaie de me rassurer en me disant que mon bébé va bien. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que tout cela aurait pu mal se terminer et que cela peut recommencer. »