Pré-éclampsie : toujours croire en son corps

« J’ai vécu ce qu’on appelle une pré-éclampsie tardive, après la naissance de mon bébé le 5 janvier 2021.

Après avoir reçu l’accord de tout le monde pour que nous sortions de la maternité 4 jours après la naissance, j’ai dû être ré-hospitalisée le lendemain. Je suis arrivée aux urgences avec 18/11 de tension,  une dyspnée et des œdèmes très visibles aux membres inférieurs. J’ai perdu 12kg en 2 jours. J’ai mis 1 mois avant de pouvoir marcher de nouveau 30min sans devoir m’arrêter. Pourtant tous ces symptômes n’étaient pas nouveaux.

Dès le premier rdv de grossesse, j’avais une tension à 14/9, tout à fait inhabituel chez moi car je n’ai que des tensions à 12/8 constamment. J’ai signalé des œdèmes, un essoufflement à partir du 6 ème mois de grossesse. Mais on ne m’a pas écoutée : « vous stressez trop, non vous n’avez pas d’œdème [effectivement peu visible car pas de godet présent et je suis assez mince], c’est normal d’être essoufflée, vous êtes enceinte ». Le poids prévisionnel du bébé qui ne faisait que chuter au fil des rdv ( il est né finalement à 2,670kg alors q’il était annoncé à 3,500kg au 6ème mois) 

Des protéines dans les urines mais le reste de mes organes tenait bon. Ma tension était haute mais redescendait de temps en temps autour de 13/9 ou 14/10. 

Je me sentais en train de donner ma vie pour mon bébé à la maternité, pour qu’il mange, pour qu’il soit propre. Je me suis lavée une fois sur les 4 jours de la maternité, je n’avais pas la force de plus. Malgré tout ces signaux d’alerte, j’ai quand même fini aux urgences.

Heureusement aujourd’hui tout va bien pour tous les deux et comparativement à d’autres témoignages, je n’ai presque rien eu physiquement.

Alors que je voulais 2 ou 3 enfants, je n’en suis plus sûre du tout. Je ne veux pas faire revivre ça à mon corps. J’ai même parlé d’adoption à mon conjoint. Et je ne sais toujours pas si cela aurait pu être évité si j’avais eu un traitement par aspirine dès les premiers symptômes.

Ce que je retire de cette expérience c’est de toujours croire en son corps et ses symptômes, et de ne pas laisser le corps médical vous soigner avec leurs préjugés (celui de la femme enceinte fatiguée, gonflée, qui se plaint sans cesse). Je fais pourtant partie de ce corps médical étant moi-même kinésithérapeute.

Merci de m’avoir lu jusqu’ici et si ce témoignage peut aider d’autres personnes j’en serai ravie. Si je peux faire quelque chose d’autre pour sauver des bébés, des femmes et éviter des drames je serai également partante. »

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