Mylène, qui a vécu l’impensable : perdre deux bébés à cause de la pré-éclampsie et du HELLP Syndrom.

Aujourd’hui, nous partageons le témoignage de Mylène, qui a vécu l’impensable : perdre deux bébés à cause de la pré-éclampsie et du HELLP Syndrom. En racontant son histoire, elle témoigne du courage de toutes les mamans confrontées à ces drames encore sans réponse médicale.

✨Témoignage de Mylene

Je m’appelle Mylène, j’ai 33 ans, je suis maman de deux petits anges partis beaucoup trop tôt.A 31 ans, après 15 ans d’amour avec mon mari, nous décidons que j’arrête la contraception, avec envie, mais avec une grande angoisse de tomber enceinte. Je suis émétophobe (peur de vomir) depuis mon enfance et l’idée d’avoir ne serait-ce que des nausées me terrifiait.

Je tombe enceinte en septembre 2022. Mes premières semaines se passent pour le mieux, je n’angoisse finalement de rien, quelques petites nausées mais rien de bien méchant. La première échographie passe et je prends enfin conscience que j’ai bel et bien un petit cœur qui bat à l’intérieur de moi et on nous annonce un 70% une petite fille. Par la suite, mon ventre ne grandissait pas, je ne sentais pas non plus le bébé bouger, mais aucune inquiétude à avoir de la part de la sage-femme, cela est normal pour une première grossesse. J’attends avec impatience la deuxième échographie pour voir l’évolution de celle-ci. Le jour de la T2 arrive, on m’installe et là, silence ! Pas de son de notre bébé, pas de son de la sage-femme. Quelques minutes s’écoulent et la seule phrase que nous retiendrons de ce jour-là est : « Je suis désolée, mais je n’ai pas de battements cardiaques ». Le monde autour de nous s’effondre et on nous annonce qu’étant à 22SA, je devrais accoucher par voie basse. J’ai accouchée le 4 février 2023 par voie basse après 4 jours d’attente.Nous avons vécu un enfer et nous pensions ne jamais avoir à revivre une telle souffrance. Nous avons effectué des recherches, mais RAS, le bébé était très petit pour son âge gestationnel mais pas de cause trouvée. On nous a déconseillé de rencontrer notre bébé mais, à ce moment, nous n’en étions de toute manière incapable.

L’année qui a suivie, après le feu-vert des médecins, nous retentons l’aventure. Je tombe enceinte en novembre 2023. Une grossesse qui a démarrée dans une immense angoisse, mais en même temps, je savais que cette fois-ci je serai suivie de près.Echographie de datation et T1 parfaite, ils savaient que j’étais très angoissée et me proposait des échographies presque tous les 15 jours pour me rassurer. La suivante était également parfaite et on m’annonce déjà le sexe : de nouveau une petite fille. J’étais aux anges.

Dans ma 20ème semaine aménorrhée, j’ai mon rendez-vous mensuel gynécologue. Ma tension était à 16/10. Le protocole fait que j’ai eu à me rendre aux urgences maternité pour contrôler ma tension sur plusieurs heures. Verdict, elle reste assez haute mais tourne aux alentours de 13/9 voir 10 (la diastolique était toujours un peu élevée).Je rentre chez moi et une semaine après, rendez-vous pour ma T2, l’échographie se passe bien hormis qu’il y avait déjà une petite cassure de la courbe, des notchs uterins au niveau des dopplers mais une fois de plus une tension à 16/10. Après mon passage aux urgences, on décide de m’hospitaliser pour régulariser ma tension, j’ai donc commencé un traitement.

Je reste hospitalisée 5 jours et de semaines en semaines jusqu’à 24 SA, on me fait une échographie de référence faite par un docteur et catastrophe, échanges placenta catastrophiques, RCIU inferieur au 3ème percentile et tension toujours aussi élevée malgré le traitement. On décide de m’hospitaliser une deuxième fois en me préconisant l’injection de corticoïdes pour la maturation des poumons du bébé. Ma tension baisse au bout du 2ème jour d’hospitalisation, j’avais donc de l’espoir. Cette 3ème nuit a été catastrophique, j’ai commencé à sentir une douleur dans tout le côté droit de mon corps (du cou jusqu’au bassin), j’avais des brulures d’estomac, j’ai appelé l’infirmière toute la nuit et on m’a donné en intraveineuse un anxiolytique, me disant que je devais être trop stressée et donc coincée. Le lendemain, la douleur s’est atténuée, j’ai dormi toute la journée. Je n’ai jamais su si cette douleur était liée à ce que j’allais vivre mais la matinée qui a suivie, ce 13 avril 2024, je me réveille avec 17/10de tension.On me fait la prise de sang de contrôle et à midion m’annonce que nous allions devoir mettre fin à la grossesse car mes analyses n’étaient pas bonnes.

On m’emmène en salle d’accouchement et on m’indique que le bébé, ne pesant que 500g pour son âge de 24+4 SA, nous ne pourrons envisager de tenter de le maintenir en vie.Ils m’annoncent qu’on va privilégier un accouchement voie basse et ils décident donc d’intervenir par échographie (un peu comme une amniocentèse) pour arrêter la vascularisation du placenta et donc arrêter les échanges entre mon bébé et moi pour me permettre de tenir le plus longtemps possible. Son petit cœur s’est arrêté alors que mon mari et moi étions collés l’un à l’autre et conscient de ce qui était entrain de se passer. Le déclenchement ne fonctionnant pas, mes analyses de sang se dégradaient (globules rouges, baisse de plaquettes et dysfonctionnement du foie), j’ai fait ce qu’on appelle un HELLP SYNDROM.

On m’annonce que nous ne pouvons plus attendre, mes plaquettes sont descendues à 30000, et nous devons partir rapidement au bloc. J’ai senti cet affolement autour de moi, à ce moment-là, ma tension était à 21/13. J’ai presque oublié que j’avais perdu un enfant, je me souviens regarder mon mari et lui dire que c’était fini, que j’allais mourir. On m’emmène au bloc sans lui et j’ai fini en césarienne d’urgence avec transfusion de plaquettes. J’ai quelques vagues souvenirs, je me suis ensuite réveillée en service réanimation dans lequel je suis restée 3 jours.Je n’ai jamais eu de protéines dans les urines mais le fait du HELLP SYNDROM a diagnostiqué qu’il s’agissait tout de même d’une forme sévère de pré-éclampsie.Cela fut un immense traumatisme. Mes analyses complémentaires n’ont révélé aucunes autres pathologies, je serai uniquement sous traitement Aspégic nourrisson pour une future grossesse si nous souhaitons retenter une troisième fois l’aventure.

🙏🏻Merci Mylène pour ton témoignage, un partage fort qui résonne auprès de tous les parents confrontés à ces drames.Son récit rappelle à quel point la pré-éclampsie et le HELLP syndrom peuvent bouleverser la vie des familles. Il souligne l’importance de soutenir la recherche et de faire connaître l’association Grossesse Santé, pour informer, accompagner et protéger les femmes et familles concernées ❤️💌Pour nous aider à poursuivre nos actions et faire connaître la pré-éclampsie, adhérez à l’association ou faites un don

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