Témoignage sur la pré-éclampsie : HELLP syndrome et pronostic vital engagé (Julie)

Aujourd’hui, Julie partage son témoignage sur la pré-éclampsie qu’elle a connu à 30 SA compliquée d’un HELLP syndrom sévère qui a touché ses organes vitaux et lui a causé un trou noir de plusieurs jours après l’accouchement avec la crainte qu’elle ne puisse jamais se réveiller… Une prise en charge à temps de la pré-éclampsie peut permettre d’éviter les complications et d’engager le pronostic vital de la maman et de bébé. Nous rappelons que la pré-éclampsie est l’une des premières causes de décès maternel. Nous souhaitons une jolie vie à Julie et sa petite famille !

« En 2015, ma grossesse connaissait des hauts et des bas. Pour ma deuxième échographie, on me dit que mon bébé n’est pas très gros mais que ce n’est pas grave. On me fait une échographie supplémentaire pour me dire qu’en fait, non tout va bien. À la fin de l’été, j’ai des chevilles très enflées (je suis à presque 7 mois de grossesse). Les gens me disent : « Les joies de la grossesse !  » et j’avoue ne pas trop m’inquiéter. À 30 semaines de grossesse, je fais ma 3ème échographie et le verdict tombe : mon bébé a un retard de croissance trop important. On me met en arrêt de travail, repos total avec passage de la sage-femme à domicile pour des monitorings.

Premier passage de la sage-femme : tension à 19, elle m’envoie directement aux urgences. Arrivée à la clinique, on m’examine et on me fait une analyse d’urines. Un gynécologue vient me dire que j’ai des protéines dans les urines et m’explique ce qu’est une pré-éclampsie. Il me dit que le bébé doit rester au chaud le plus longtemps possible mais qu’à la venue de certains symptômes, il faudra me faire accoucher. Ils me transfèrent dès le lendemain matin en service grossesse à risques à l’hôpital (car si le bébé arrive, ils ne peuvent pas le garder à la clinique et nous serions donc séparés). Le week-end passe, on nous fait visiter le service néonat. Mon corps est là-bas mais mon esprit n’arrête pas de se dire que cela ne sert à rien, je ne vais accoucher que dans deux mois… Et puis…dans la nuit du dimanche au lundi, les voilà…les symptômes : barre sous la poitrine, maux de tête, mouches devant les yeux.

Une infirmière me demande d’appeler mon mari. On m’emmène en fauteuil en urgence au bloc (en courant) et là je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer. On me met très rapidement sur un lit, on me pose un masque sur le nez et c’est le trou noir… Je reprends connaissance le mercredi (c’est en tout cas mon premier souvenir). Mon fils est né. Il s’appelle Valentin et pèse 1kg310 pour 37 cm. Je ne peux pas encore le voir car je suis en service de réanimation. Le médecin m’explique que j’ai fait un HELLP syndrom sévère et que mes organes ont beaucoup souffert. Mon bébé va bien, il respire seul, c’est déjà un battant !! Ils emmèneront mon lit le lendemain (quatre jours après l’accouchement) pour que je puisse enfin tenir mon bébé dans mes bras.

Deux semaines en USC pour moi avant d’aller en maternité et un mois de néonat pour mon Valentin. Nous pouvons sortir le 24 septembre 2015, Valentin a 1 mois et pèse 2kg ! Quelle joie….

2020, mon petit champion vient de fêter ses 5 ans. Il n’est pas très grand pour son âge mais n’a aucun retard ni aucune séquelle et n’est jamais malade ! Un battant et une force de caractère incroyable. Tout le monde va bien aujourd’hui mais la culpabilité de ne peut-être pas avoir pu protéger mon enfant est toujours là. Lire les témoignages des autres mamans qui ont vécu sensiblement les mêmes choses me font me sentir moins seule mais me bouleversent toujours autant. Les femmes devraient connaître certains symptômes au moment de la grossesse. Nous ne sommes pas assez informés. Merci à ce groupe d’exister. »

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