Pré-éclampsie précoce et traumatisme

Chaque étape fut difficile mais nous a rendus plus forts.

Mandy ne connaissait pas non plus la pré-éclampsie avant d’en avoir une très tôt à sa première grossesse. Elle souffre également de SOPK qui est indirectement un facteur de risque de pré-éclampsie si IMC élevé. Tout a été bien pris en charge heureusement mais Mandy nous fait part aussi de sa dépression post partum.

« Je souhaite aujourd’hui vous faire part de mon histoire qui pourra, je l’espère, donner espoir à d’autres mamans.
Je m’appelle Mandy, j’ai 27 ans et je suis la maman de Maddy, 8 mois née à 28SA+3.

Début 2021, nous sommes prêts à connaître la vie de parents. Je suis plutôt en bonne santé, sportive, un peu de surpoids, SOPK… Pour cette première grossesse tant attendue, j’avais mis les chances de mon côté, réapprentissage alimentaire et perte de poids pour tomber enceinte !
La nouvelle tombe ! Le 21 mai, j’apprends qu’un petit être grandit en moi !!
Tout s’enchaîne très vite, tout va pour le mieux. Je n’ai pas d’hypertension artérielle jusqu’en août. Ayant perdu ma belle-mère à cette période, je mets cela sur le coup du stress et cela n’inquiète même pas ma gynécologue.

Une hospitalisation précoce

Mi-septembre, ma tension et ma protéinurie continuent de monter. Je suis donc sous traitement une fois par jour avec contrôle de la tension plusieurs fois par jour. À ce moment-là, je suis à 20SA.
Vendredi 24 septembre, tension haute, mal de tête. Je me rends aux urgences de ma maternité (type 1). Ce fut le début de mon long et difficile parcours.
Je suis à 22SA+3, on m’annonce que je ne sortirai pas. Le début d’une dizaine de tests sur cinq jours. On me transfère ensuite en urgence dans une maternité de type 2.
Le diagnostic tombe : pré-éclampsie sévère et précoce à 22SA mais des néphrologues entrent dans le débat et eux pensent à une néphropathie. L’incertitude et les contradictions commencent… On me dit de me préparer, que je risque de perdre mon bébé, qu’il faut que je tienne au moins jusqu’à 24 semaines mais les médecins sont pessimistes. On me fait des prises de sang et des protéinuries tous les jours ! Mes veines sont introuvables, on finit même pas me piquer sur les pieds…(la zone la plus douloureuse qui existe croyez-moi !!).
J’ai fait un déni et j’ai refusé la situation… Grâce à ce déni, j’ai tenu six semaines de plus en hospitalisation.

À 26SA, j’ai le droit aux piqûres pour la maturation des poumons de bébé et je suis transférée dans une maternité plus spécialisée sur Lille. Ensuite la rétention d’eau n’est également plus gérable, je gonfle à vue d’œil, environ 10kg d’eau pris la veille de l’accouchement…
Le 5 novembre, 7h00, on me réveille et on m’annonce que la santé de ma fille ainsi que la mienne se dégradent. Césarienne d’urgence. On ne me dit pas de suite que c’est MA santé qui est en train de décliner… Cela je l’apprends bien plus tard lors du compte rendu de l’accouchement…
Je suis emmenée au bloc, ma tension monte à plusieurs reprises, les anesthésistes n’arrivent plus à la stabiliser, je refuse l’anesthésie générale… J’ai donc droit à la péridurale. On m’installe et mon compagnon me rejoint.
Une éternité passe… ma tension oscille, monte et descends, les vomissements m’empêchent de tenir en place sur la table. J’étais montée à 19 de tension.
On nous annonce que notre fille est née, qu’elle est déjà à côté et que mon compagnon peut enfin la voir… Maddy naît à 11h20, à 28SA+3 pour 900g.

Une petite guerrière qui se bat dès le début car niveau respiratoire c’est très compliqué. Elle restera un mois en réanimation, un mois en soins intensifs, trois semaines en chambre mère-enfant et nous sommes actuellement en hospitalisation à domicile [juin 2022].

Complication en post partum

Mais le calvaire ne s’arrête pas là… Suite à la césarienne, ma tension ne baisse pas. Cinq heures après, je peux voir ma fille durant une heure puis je monte en surveillance poussée… Branchée partout, jour et nuit (tension, oxygène, cœur, deux cathéters), j’y reste cinq jours sans dormir entre les aller-retours des infirmières, les bips incessants et surtout le stress de ne pas être près de ma fille à chaque seconde.
Peu après, les anesthésistes ne pouvant plus gérer ma tension qui ne baisse pas malgré les quatre traitements pour la tension, je suis transférée dans une hôpital spécialisé cœur-poumon en attendant une place en néphrologie.

Après 15 jours d’hospitalisation, de biopsie et d’aller-retours en réanimation pour voir ma petite fille, le diagnostic tombe : j’ai également une néphropathie ! Je suis actuellement sous traitement pour au moins 6 mois.

Un réel traumatisme

Suite à tous ces événements, ma fille a enchaîné les hospitalisations et moi, j’ai fait une dépression post-partum.
Ma fille souffre de troubles de l’oralité et a des petits soucis pour se nourrir. Mais ce n’est qu’une étape. Elle s’est tellement battue et a survécu à bien pire !
Notre nouveau combat est sa croissance et son alimentation, bien moins stressant que ces moments en réanimation !

Aujourd’hui après toutes ces épreuves, nous n’avons pas eu le soutien et la connaissance de cette pathologie… Pour une première grossesse chaque étape a été très difficile. Chaque étape fut difficile mais chaque étape nous a rendus plus forts. Notre petite fille va mieux et c’est le principal.
Nous avons également un suivi psychologique, mon compagnon et moi, afin d’accepter cette situation et cette fin de grossesse.
Nous ne connaissions pas la pré-éclampsie, nous aurions aimé trouver plus d’informations et de soutien.
Nous avons découvert votre association car une ancienne collègue a partagé votre page. Merci pour ces témoignages, merci de nous éclairer sur cette pathologie. Merci infiniment. »

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