« De la magie au cauchemar, il n’y a qu’un pas… » (Deborah)

Deborah a su écouter son corps et a pu être prise en charge à temps lors de sa pré-éclampsie tardive à 38SA. Elle a cependant eu des complications après l’accouchement et parle de l’impact psychologique d’une césarienne en urgence. Heureusement maman et bébé vont bien aujourd’hui. Plein de bonheur à la petite famille.

« De la magie au cauchemar, il n’y a qu’un pas… 

À 38SA,  j’ai fait un gros malaise durant la nuit. Je me sentais mal, ventre anormalement dur, bouffées de chaleur. Ce n’était pas des contractions, en tout cas, pas comme pour mon premier accouchement. Je me sentais partir, quelque chose d’anormal se passait…  En pleine nuit, mon mari téléphone à mon gynécologue, lui décrit les symptômes et celui-ci nous dit : « Rendez-vous immédiatement aux urgences »…

Une fois le monitoring posé, la sage-femme me dit : « Ne vous inquiétez pas, tout va s’agiter autour de vous »… Ma seule préoccupation : « Mon bébé va bien ?! Que se passe-t-il ? Et mon bébé ? » Cette question qui tournait en boucle et personne ne savait quoi répondre…

Je ne perdais pas de sang mais je me remplissais de sang et mon corps était occupé de « tuer » mon bébé et moi… Ils décident donc une césarienne en urgence. Mon bébé n’a pas respiré seul directement, il a été emmené en réanimation néonatale et pour moi, fin de la césarienne avec ce sang qui ne cessait de couler encore et encore. Je quitte le bloc pour me réchauffer et reprendre des forces mais une douleur énorme m’envahit. J’explique cela aux médecins qui, après osculations, m’envoient faire des examens. Suite des péripéties, direction le bloc car en plus de la pré-éclampsie, j’ai fait anévrismes sur anévrismes Tout était occupé à « exploser » en moi. Gros coup dur pour le papa car on lui annonce à ce moment-là que la situation n’est pas bonne et que ni l’un ni l’autre ne sommes stables. J’ai été opérée afin de cautériser les hémorragies. Ensuite direction les soins intensifs. Je n’ai pu voir mon bébé que 10 minutes avant d’être opérée mais sans pouvoir le toucher, le bouger. Je n’ai pu réellement le voir que le jour suivant en toute fin de journée. Ce bébé qui n’était qu’ »un » bébé. Impossible de prononcer son nom tellement cet accouchement a été « violent » et n’en était pas un pour moi… Mon bébé a été « enlevé », voilà ce qu’était mon ressenti à ce moment-là.

Mathéo a rapidement su respirer seul puis petit à petit, a su manger seul et qu’elle fut la délivrance quand nous avons pu faire nos peau-à-peau malgré ces dizaines de câbles partout. MON bébé, notre petit Mathéo, ce bébé n’est plus UN bébé mais MON bébé… 

J’ai pu remonter en chambre, toujours sous surveillance et « voyager » en lit entre la chambre et le service néonatal car j’ai dû être transfusée vu la quantité de sang perdu – six poches au total, et entre la césarienne et l’incision dans la cuisse pour cautériser les anévrismes, je ne pouvais pas bouger. Finalement tout finit bien : Mathéo mange maintenant seul, ses examens sont parfaits, nous pouvons enfin être ensemble en chambre. Place au BONHEUR.

C’est un accouchement éprouvant et on n’en parle pas assez, je ne savais pas qu’en Europe on pouvait mourir d’un accouchement. Mais c’est la preuve qu’il faut écouter son corps et se faire confiance, confiance à cet instinct sans faille.

Aujourd’hui, Mathéo va fêter tout bientôt son premier anniversaire, il est en pleine forme, ne garde pas séquelles. Ce n’est que du bonheur… » 

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