Nathalie a vécu une pré-éclampsie lors de sa 2ème grossesse sans antécédents. La pré-éclampsie s’est déclenchée en fin de grossesse et s’est compliquée en HELLP syndrome avec hémorragie de la délivrance.
“À l’aube du 1er anniversaire de mon deuxième fils, je souhaite partager mon expérience afin d’aider les mamans qui ont vécu des situations similaires. Il m’aura fallu un an pour comprendre et accepter cette naissance différente de ce que j’avais pu imaginer.
Octobre 2022, j’apprends ma deuxième grossesse avec joie, je souhaite néanmoins la vivre différemment de la première et choisis l’accouchement à domicile. Je suis suivie et me prépare en conséquence.
La grossesse se passe très bien jusqu’à la 38ème semaine où je ressens une vive fatigue mais c’est presque la fin alors quoi de plus normal ? Les jours passent et la fatigue est énorme, j’ai l’impression de gonfler, j’ai beaucoup de mal à enfiler mes chaussures mais nous sommes au mois de juin dans une période de canicule alors je me pose des questions mais ne connaissant pas les signes d’alerte je ne m’inquiète pas plus.
Le 16 juin, une semaine avant mon terme, je me lève très fatiguée impossible de manger, je suis prise de violentes nausées et une douleur aiguë dans le haut de l’abdomen (barre épigastrique) je ne comprends pas ce qui m’arrive, je me sens très mal, je vomis.
Nous partons aux urgences, je quitte ma maison et mon fils de deux ans en pleurs. Je sais qu’en partant je ne reviendrai pas. Mon rêve d’accueillir mon bébé à la maison s’effondre. Le trajet en voiture me paraît interminable, je sens que c’est grave, j’ai l’impression que je ne tiendrai pas.
Arrivés à l’hôpital, je suis prise en urgence. 21/10 de tension. La décision du déclenchement est prise par l’équipe médicale. Je ne veux pas, je pleure, c’est horrible. Heureusement Isabelle la sage-femme qui me prend en charge comprend notre projet et accepte de me laisser accoucher par voie basse (alors que la décision de départ était une césarienne en urgence).
L’accouchement est assez rapide mais je souffre, je suffoque, j’ai énormément de mal à respirer et extrêmement mal en haut de l’abdomen.
Lucas arrive, il va très bien, il tète. Je me sens mieux mais complément ailleurs. Nous avons un moment de répit à trois
Puis tout à coup, la sage-femme va chercher tout une équipe médicale, papa et bébé sortent rapidement.
Je saigne beaucoup, l’équipe médicale semble stressée ils parlent entre eux et me disent que ça va aller. Une gynécologue rentre et procède à deux révisions utérines sans pouvoir arrêter les saignements, je hurle de douleur.
Je ne me sens plus dans mon corps et n’arrive plus à parler, j’ai froid et tremble. J’entends parler de HELLP syndrome. Ils me transfèrent en salle d’opération, je suis opérée et transfusée en urgence pour stopper l’hémorragie.
Je me réveille quelques heures plus tard. Je passerais 3 jours en réanimation, séparée de mon bébé. Ma tension reste très élevée et mes plaquettes sont très basses à 30 000 (thrombopénie sévère), mon état est instable.
Heureusement le papa peut venir chaque après-midi me voir avec bébé et permettre de débuter l’allaitement.
C’est un mois après être rentrée à la maison que mon état de santé s’est nettement amélioré.
Reste le traumatisme de la naissance, de la séparation et le deuil de la naissance douce imaginée à la maison.”