Margaux a connu une pré-éclampsie à 19 ans lors du troisième trimestre de grossesse et a été plutôt bien suivie, ce qui a permis de réagir à temps avant que cela ne dégénère. Nous envoyons tout notre soutien à cette maman solo et son petit garçon.
« Je suis Margaux, maman d’un petit garçon de 2 ans et 1 mois qui s’appelle Matias.
Je suis tombée enceinte de mon petit garçon à l’âge de 19 ans. Je n’avais aucun symptôme de grossesse. Les mois passaient et tout se déroulait très bien jusqu’à cette fameuse échographie T3 où la gynécologue ne me disait plus un mot. Une tension élevée s’installait. Au bout de 10 minutes, elle me demande de me rendre aux urgences gynécologiques au bout du couloir et que les sages-femmes m’attendent pour des piqûres qui aideront à développer les poumons de mon bébé car il y a un problème : il ne grossit plus et ne grandit plus. Elle m’indique que je serai contactée par le CHU pour une échographie plus poussée, que je devrai avoir un suivi sage-femme à la maison avec monitoring et prise de tension 2 à 3 fois par semaine et que, au premier signe de migraine, mouches devant les yeux,…je devrai me rendre aux urgences. J’étais à seulement 31SA…
À 33SA, je passe la fameuse échographie et je tombe sur une gynécologue super froide qui m’annonce de but en blanc qu’il y a un risque de mort in utero et que dans maximum cinq semaines, j’accouche… Je suis sous le choc…
Avec mes parents (étant maman solo), nous nous occupons des derniers préparatifs. Le 23 novembre 2019, je me rends aux urgences car j’ai des douleurs atroces en bas du ventre, une migraine et les oreilles qui bourdonnent… La sage-femme qui me prend en charge me fait juste un monitoring (elle connaissait parfaitement mon dossier) et me renvoie chez moi pour « douleurs ligamentaires »…
J’ai souffert tout le week-end jusqu’au lundi 25 novembre, le jour de ma 35ème SA. Vers 9h00, ma sage-femme vient chez moi et prend ma tension. L’appareil affiche : « Erreur »… Elle teste sur elle. Il fonctionne. On décide de changer de bras et l’appareil affiche 17/8. Elle ne dit plus un mot, reprend une 3ème fois ma tension en changeant encore de bras : 17/9. Elle me demande d’appeler quelqu’un pour me déposer aux urgences car il y a un risque pour le bébé…
J’arrive aux urgences vers 9h30. On me pose le monitoring et le brassard pour la tension. Mon fils va bien mais ma tension ne baisse pas… Elles décident de me poser une perfusion de médicament contre l’hypertension…mais je me mets à faire des œdèmes… Elles finissent par y arriver. Je descends à 15/9 de tension. Je suis montée en chambre vers 16h00. Je peux enfin souffler et me dis que je suis entre de bonnes mains. Ma famille repart vers 20h00 mais je ressens la fameuse barre épigastrique… J’appelle les personnes du service qui me redescendent aux urgences. Je vois le gynécologue qui me dit : « Soit c’est un accouchement par voie basse au risque qu’une césarienne soit réalisée au dernier moment et que votre fils ne survive pas, ou alors on la fait maintenant. » Je décide de la faire.
Je suis arrivée aux urgences vers 20h20, j’ai vu le gynécologue vers 20h30 et mon fils est né à 21h23 par césarienne… Le gynécologue est venu me voir en salle de réveil et m’a annoncé que j’avais fait une pré-éclampsie à la limite de l’éclampsie. Mon fils a été placé en néonatalogie sous oxygène et avec une sonde naso-gastrique. C’était une petite crevette de 2,090kg pour 46 cm et par chance, il a survécu et va magnifiquement bien maintenant.
Merci pour tout ce que vous faites pour les mamans. »