Céline a connu la pré-éclampsie pour sa 3ème grossesse à 32SA+6, et n’avait pourtant aucun antécédent mais faisait du diabète gestationnel. Cela s’est compliqué avec une hémorragie en post partum. Heureusement, maman et bébé vont bien à présent.
« J’ai 36 ans lorsque je débute ma 3ème grossesse. J’ai déjà deux enfants avec de superbes grossesses et des accouchements par voie basse qui s’étaient très bien passés.
À 1,5 mois de grossesse, je découvre que je fais du diabète gestationnel (j’en avais fait légèrement pour ma 2ème grossesse mais sans complications).
À 2,5 mois de grossesse, je passe sous insuline rapide et lente car il a du mal à se régler malgré un régime strict. Malgré cela, il m’est difficile de le stabiliser. L’endocrinologue me propose donc de me poser une pompe à insuline avec capteur dès le 4ème mois de grossesse. Grâce à cela, on a pu stabiliser le diabète gestationnel et même le diminuer un peu à partir du 5ème mois.
Mon bébé se porte bien, c’est une petite fille. Elle est prévue pour être un petit gabarit à la naissance.
À 32SA+6, je déclenche une pré-éclampsie, assez importante car j’avais 16 de tension et 0,88g/L de protéinurie… Le gynécologue me fait hospitaliser de suite. S’en suivent 10 jours de surveillance, sous traitement, avec trois monitorings par jour et, des prises de sang et tests urinaires tous les jours voire plusieurs fois par jour.
Les médecins m’expliquent que ma grossesse n’ira pas à terme, que chaque jour ils évalueront le risque pour bébé et moi et qu’au moindre signe d’aggravation, ils m’enverront au bloc pour une césarienne (mes reins et mon foie étaient touchés et, j’avais un œdème cérébral).
Arrivée au 9ème jour d’hospitalisation, le gynécologue m’annonce une césarienne pour le lendemain matin car mon bébé a un retard de croissance (1,725kg à 34SA) et n’a pas pris de poids depuis une semaine… C’est la douche froide… Même si je m’étais préparée, je ne m’attendais pas à cela…
Arrive le Jour J… À 9h00, ils m’emmènent au bloc… J’ai été accueillie par l’infirmière anesthésiste puis l’anesthésiste lui-même. Il me fait une rachianesthésie. Je n’ai même pas eu mal, la piqûre ne dure pas longtemps (bien moins désagréable qu’une péridurale). Mon conjoint a pu être présent une fois que j’étais sous anesthésie. Il y avait vraiment une bonne ambiance au bloc, toute l’équipe était bienveillante et rassurante. Je n’ai absolument rien senti, sauf au moment où ils ont sorti ma fille. L’infirmière m’a dit que si je voulais, je pouvais pousser pour participer à sa naissance – même si cela ne faisait rien réellement. Cela a été un grand moment d’émotion pour moi.
Ensuite, j’ai entendu ma fille pleurer. Un réel soulagement car vu sa prématurité de 34SA, ce n’était pas sûr. J’ai donc pu l’avoir sur moi quelques secondes ou minutes… La notion du temps est difficile. Ils l’ont emmenée pour lui faire les soins, le temps qu’ils me recousent.
Un moment après, la sage-femme a ramené ma fille au bloc car elle respirait bien afin que je puisse la voir encore un peu. Puis ils l’ont mise dans une couveuse pour la transférer en néonatalogie.
Je garde un merveilleux souvenir de ma césarienne. L’équipe a été au top, vraiment, c’était super.
La grande différence avec une voie basse, c’est que dans cette dernière on est seule face à nous-même pour mettre au monde un bébé, alors qu’avec une césarienne, c’est toute une équipe qui travaille pour la maman et le bébé. Ils sont là pour nous.
La suite a été un peu plus difficile… L’anesthésiste m’avait dit que je n’aurai pas mal durant 24h après la césarienne car il m’avait mis de la morphine dans la rachianesthésie. Or, en salle de réveil, j’avais déjà des douleurs. Quand la sage-femme est venue palper mon ventre, j’en avais des sueurs. Ma tension avait du mal à remonter…
Cinq heures après la césarienne, je remonte enfin en chambre avec un petit 10 de tension. Puis là, tout change : ma tension se met à baisser. L’anesthésiste est prévenu et arrive dans ma chambre rapidement. Là, il me trouve très blanche. D’après ce qu’on me dit, on ne voit même plus mes lèvres. Descendue à 6 de tension, on m’emmène aux urgences pour me faire une échographie. Le gynécologue cherche et finit par trouver un hématome de 6cm dans mon utérus. Je lis la gravité de la situation sur son visage… J’étais en train de faire une hémorragie interne. Il me dit qu’il serait bien de retourner au bloc de suite… Pour ne pas m’alarmer, il me pose la question. Mais j’ai bien compris qu’il fallait y aller. J’ai donc dit oui, et là tout s’est enchaîné… En l’espace de cinq minutes, j’étais déjà au bloc opératoire et endormie.
L’opération aura duré environ deux heures… Interminable pour mon conjoint qui n’avait pas de nouvelles pendant ce temps-là…et en plus notre bébé qui était en réanimation néonatale car elle avait besoin d’assistance en oxygène.
Après l’opération, je suis restée 36h aux urgences sous surveillance car ils n’avaient pas pu tout retirer. Une zone était trop vascularisée pour le faire. J’avais donc deux drains pour enlever le reste.
J’ai également été transfusée et j’ai eu deux perfusions de fer également.
Je n’ai donc pu voir ma fille que 30h après la césarienne car il m’était impossible de me lever avant.
J’ai pu la rejoindre cinq jours après. Durant ces cinq jours, je faisais les allers et retours entre la maternité et la néonatalogie en fauteuil roulant.
J’ai commencé à tirer mon lait également, environ 30h après la césarienne. Ma fille étant trop petite, elle était alimentée par une sonde. Par la suite, elle a appris à téter. Nous avons fait un mois de néonatalogie puis on est rentrées à la maison. J’ai allaité trois mois par la suite. Comme quoi, même si on met du temps à activer la lactation, cela peut bien fonctionner quand même 😉. »