Pré-éclampsie avec PRES : La douleur était intolérable

Andrea avait plusieurs symptômes de la pré-éclampsie dont beaucoup d’œdèmes mais cela n’a pas alerté. Elle accouchera malgré tout par voie basse à 36SA+1 mais le post-partum sera compliqué par un HELLP syndrome et PRES avec trouble de la vue pendant plusieurs jours. On lui a diagnostiqué une maladie auto-immune, qui est l’un des facteurs de risque de pré-éclampsie.

« Je m’appelle Andrea, j’ai 31 ans.
Le 09 février 2022, j’ai donné naissance à une merveilleuse petite fille.
Sa naissance a été déclenchée à 36SA+1 car gros risque de pré-éclampsie.

J’avais plus de 35 kilos d’eau, des protéines dans les urines et une tension entre 15 et 17.
Je souffrais depuis des mois, j’essayais d’avertir tous les médecins sur ma prise de poids qui était anormale (je n’avais aucune envie particulière en termes de nourriture) et je prenais énormément de poids. J’étais devenue méconnaissable.
J’urinais très peu, j’avais du mal à me déplacer…

Ma fille est née en parfaite santé, la naissance s’est faite par voie basse. Malgré une épidurale qui n’a pas marché, j’en garde un souvenir merveilleux.

Le lendemain, le 10 février, papa est allé en mairie déclarer la naissance. À son retour dans la chambre, notre fille n’était plus là et une dizaine de médecin/infirmiers étaient autour de moi.
J’étais en train de faire une pré-éclampsie sévère avec un HELLP syndrome.
Ma tension est montée à plus de 21, ce qui a créé un œdème au cerveau et m’a troublé la vue pendant plusieurs jours. La douleur était intolérable, bien pire à mon sens que les contractions.


Le verdict tombe, je dois aller en service de réanimation. Je ne sais pas combien de temps.
Je dois donc laisser ma fille et mon mari en chambre… Adieu mon rêve d’allaiter, adieu mon rêve de lui faire prendre son premier bain, adieu ses premiers instants de vie…. Mais je dois prendre soin de moi si je veux être près d’eux.

Après quelques jours, je suis stabilisée par un traitement pour la tension. Je remonte en chambre au bout de cinq jours, nous serons restés 10 jours à l’hôpital. S’en suivent pendant plusieurs mois des rendez-vous médicaux, des prises de sang, etc.

À ce jour, je souffre encore de céphalées dues au PRES* cérébral (œdème), les médecins peinent à me trouver un traitement qui me convient. J’ai appris que j’avais une maladie auto-immune avec laquelle je dois apprendre à vivre.

Le principal c’est que ma fille grandisse bien, elle a aujourd’hui 16 mois et elle fait de nous des parents comblés.

Nous ne pensons pas à une deuxième grossesse. Les médecins nous la déconseillent mais nous disent que ce n’est pas impossible qu’une seconde grossesse se passe différemment.

Quoi qu’il en soit, notre paupiette nous comble et nous suffit.

Merci à cette association de sensibiliser les femmes à la pré-éclampsie. »

*syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible. Globalement, la récupération complète s’effectue sur quelques jours à une semaine dans plus des trois quarts des cas. (source : Cozzolino M, Bianchi C, Mariani G, Marchi L, Fambrini M, Mecacci F. Therapy and differential diagnosis of posterior reversible encephalopathy syndrome (PRES) during pregnancy and postpartum. Arch Gynecol Obstet. 2015;292(6):1217-23)

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Cet article a 2 commentaires

  1. Dumont

    Ton histoire ressemble beaucoup à la mienne, mon fils a bientôt quatre ans et je suis toujours traumatisée d’être allé en réanimation pendant des jours sans lui .

    1. GrossesseSante

      Tout notre soutien à vous. Si ce n’est pas déjà le cas, n’hésitez pas à en parler à un professionnel pour vous aider à surmonter ce traumatisme.

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