Céline a vécu deux pré-éclampsies dont la deuxième plus précoce. Elle n’était malheureusement pas sous aspirine à faible dose comme sa première pré-éclampsie avait été très tardive… Merci à Céline pour son témoignage et belle vie à cette petite famille.
« Pour mon 1er enfant, la pré-éclampsie est arrivée en fin de grossesse (œdème, maux de tête,..) donc aucune conséquence sur mon fils qui est né à 3,160kg. Mais pour ma deuxième grossesse, c’était une autre histoire.
À 6 mois de grossesse, on commence à me diagnostiquer cette pathologie ainsi que de l’hypertension gravidique. Ma fille avait donc un RCIU comme mon placenta ne faisait plus son travail, ne l’alimentait plus assez.
Un simple monitoring et un doppler de routine à la maternité et me voilà en quelques secondes transférée dans un hôpital adapté aux prématurés et ma situation. J’étais juste allée à mon RDV de routine ! On me fait mon RDV anesthésie au plus vite et je vois un psychologue qui m’explique que mon bébé ressemblera certainement à un poupon… J’étais à 34SA.
Tout se chamboule dans ma tête. On me dit qu’on attend mes résultats d’urines et on verra.
Le lendemain, trois femmes arrivent et on m’annonce : « Il faut vous déclencher dans trois heures. Votre pré-éclampsie prend de l’ampleur, ce n’est pas bon pour vous et bébé. »
On me déclenche donc. Cela a duré 24h. Je découvre mon bébé tout petit avec ses 1,490kg. On l’emmène en néonatalogie. Elle restera là-bas trois semaines. Moi, je rentre chez moi trois jours après l’accouchement, sans mon bébé.
Les allers-retours en néonatalogie et moi, qui devais faire des examens pour cette pré-éclampsie qui m’a abîmé le foie et aurait pu nous coûter la vie à toutes les deux. J’avais cette impression que j’allais tomber dans les pommes à chaque instant : ma tension montait à 16. C’était interminable. Après quelques examens, on s’est rendus compte que mon placenta était en très mauvais état et que j’avais des risques de refaire encore une pré-éclampsie pour une future grossesse. Mon corps « rejette » le placenta.
Le bilan de tout cela : j’ai fait une pré-éclampsie pour mes deux grossesses, cela m’a volé ma deuxième grossesse vu que j’ai été déclenchée et, je m’en suis voulue pour la prématurité de ma fille. Pour ma deuxième grossesse, j’avais des médicaments pour la tension mais on ne m’a pas prescrit d’aspirine comme j’avais accouché de mon fils à 40SA… Il était difficile de rester après l’accouchement dans une chambre sans son bébé, à entendre les autres bébés pleurer et rentrer sans le sien à attendre les bonnes nouvelles chaque jour jusqu’à ce que l’on vous dise : « Elle peut rentrer ». »