Adeline partage son expérience d’une pré-éclampsie tardive à 30SA suivie d’une récidive modérée 3 ans après. Son témoignage nous rappelle que nous devons veiller à écouter notre corps pendant la grossesse, même si certains membres du personnel médical encore peu informés ne s’en inquiètent pas plus que cela.
« Bonjour. Je m’appelle Adeline. J’ai 39 ans et voici mon témoignage sur la pré-éclampsie.
Lors de ma première grossesse en 2011, je ne me suis pas rendue compte tout de suite que certains symptômes étaient liés à la pré-éclampsie. J avais des petites mouches devant les yeux parfois et j’étais bien gonflée au niveau des extrémités. Mais je pensais que cela était dû à la chaleur car j’ai toujours eu des soucis de circulation sanguine. Puis à chaque rendez-vous avec l’obstétricienne, elle me disait que ma tension était légèrement élevée mais sans s’inquiéter davantage. Ce n’est qu’à 30SA de grossesse que je me suis rendue compte que ces symptômes n’étaient pas sans incidence. C’est lors d’un rendez-vous pour contrôler mon diabète gestationnel que le médecin a remarqué que ma tension était montée à 16/8 et qu’il fallait me rendre de suite à ma maternité. Ce que j’ai fait. Et là, il aura fallu plus de cinq heures à tenter de faire baisser ma tension avec perfusion avant d’être transférée en ambulance dans une maternité de catégorie 3 pour recevoir les prématurés… Car pour les médecins l’accouchement était le seul moyen de faire baisser la tension et de ne plus mettre la vie de ma puce en danger. Pour une première grossesse qui ne se passait pas si mal jusque là, je ne m’étais certainement pas attendue à ce que l’on me dise que j’allais subir une césarienne à 30SA. Je ne me sentais pas prête à devenir maman et surtout à accueillir une grande préma. Les médecins ont donc pris soin de m’expliquer comment la suite allait se passer et que la césarienne était imminente.
Toutefois, grâce à une hospitalisation, un traitement lourd, des prises de tension régulières dans la journée et un régime adapté à mon diabète, j’ai réussi à stabiliser ma tension et à continuer le reste de ma grossesse à l’hôpital. Ce n’est finalement qu’à 36SA que ma puce a vu le jour. Elle était en siège et malgré une manipulation pour la retourner, j’ai subi une césarienne en urgence car ma tension était remontée suffisamment haut pour prendre la décision de mettre fin à cette grossesse. Mon aînée pesait 2,470kg pour 46cm. Ses poumons étaient arrivés à maturation grâce à des piqûres que l’on m avait faites dans les cuisses. Malgré sa petite taille, elle se portait donc à merveille. Quant à moi, le calme fut de courte durée car le lendemain de la naissance, j’ai fait une hémorragie. Je suis restée en soins intensifs durant trois jours mais je perdais toujours du sang et je n’arrivais à me mettre debout. Et encore moins à m’occuper de ma fille. Il a donc fallu me transfuser de deux poches de sang afin de reprendre des forces et des couleurs. Ce n est donc qu’après cette transfusion que j’ai enfin pu prendre conscience que j’étais devenue maman et qu’il fallait que je prenne soin de ma fille.
Pendant plus d’un an, il était inenvisageable que je retombe enceinte. Pourtant, trois ans plus tard, ma cadette est née à terme… Toujours par césarienne car ma tension n’était pas bonne sur les dernières semaines et le déclenchement n’avait pas fonctionné.
Avec le recul, je me dis que j’ai eu de la chance que tout se soit bien fini pour mes 2 filles mais je reste tout de même très marquée par la pré-éclampsie, avec la sensation ne pas avoir pu profiter pleinement de mes grossesses et ne pas avoir donné la vie de manière naturelle. »