Voici le témoignage de Cynthia qui a eu un parcours très compliqué, passant par la perte de son premier petit garçon, de nombreuses fausses couches, et qui a vu la foudre de la prééclampsie la frapper 2 fois. Elle nous parle de ses grossesses précieuses, qui peuvent aussi être angoissées, par la peur de la récidive. Mais avec un bon suivi, elle et son mari ont pu garder espoir pour les grossesses d’après et sont les heureux parents aujourd’hui de deux enfants. Nous leur souhaitons plein de bonheur après cette expérience douloureuse.
« Je m’appelle Cynthia. Il y a 9 ans, j’ai accouché prématurément à 24SA et 3 jours d’un petit garçon. Les médecins m’ont donné la sentence, froide comme un couperet : le travail a débuté, et vu le terme on ne pourra rien faire pour le garder. Super nouvelle pour un jour de fête des mères. Cela a été très dur à surmonter, mais il a fallu aller de l’avant, vivre avec des souvenirs, un nom et un certificat d’enfant sans vie mais viable. Et surtout qu’aucune cause n’avait été trouvée pour expliquer pourquoi j’avais accouché si tôt.
9 mois plus tard, un test positif. Espoir. Mais le mois qui suit, des saignements. Et la gynécologue qui nous dit : il faut juste patienter pour savoir ce qui va se passer. Heureusement c’était un petit guerrier. Il s’est accroché. Donc, je suis classée en grossesse à haut risque. Je suis complètement alitée, à 15 SA un cerclage, des visites mensuelles à l’hôpital, des injections hebdomadaires pour mettre l’utérus au repos. On s’accroche. On dépasse le cap des 24 SA et 3 jours, des 25SA. Ouf, on souffle, le pire est passé (pensons-nous). Puis visite chez l’anesthésiste. J’avais récupéré mon bilan au laboratoire, la valeur des plaquettes me semblait étrange. À l’hôpital, prise de tension : 16/2. Couplé aux plaquettes en baisse, je suis envoyée aux urgences gynécologiques. Verdict : pré-éclampsie. Plaquettes à 95000, tension à 20. Et avec tout ça pas d’œdèmes, de maux de tête, de mouches devant les yeux ou autres symptômes. Rien de tout cela. Je dois donc accoucher. Quand ? Le plus tôt possible. Mais il faut faire maturer les poumons du bébé, retirer le cerclage, essayer d’augmenter les plaquettes et baisser la tension. 3 jours plus tard, on me déclenche. Mon fils est né à 36 SA et 4 jours. Tout se remet en place.
On m’informe qu’il est possible que lors d’une prochaine grossesse, je fasse une autre pré-éclampsie, mais ce n’est qu’une possibilité.
Puis on veut mettre bébé 2 en route, 5 fausses couches au 1er trimestre s’enchaînent. On nous oriente vers un spécialiste de la procréation, faire des tests génétiques et autres. Résultats : il n’y a rien de plus normal que nous. FIV, PMA ne sont pas pour nous car il n’y a pas de problèmes physiologiques.
Après tous ces tests, un plus apparaît. Une grossesse précieuse. Des douleurs ligamentaires qui entraînent de nombreux arrêts de travail. Des examens normaux, une surveillance en grossesse à risque optimal. À 28 SA, petits malaises, direction les urgences. Tension dans la barre supérieure haute, à surveiller. Rdv avec mon gynécologue, quelques traces de protéines dans les urines, mais rien d’alarmant. On se redonne rdv pour vérifier l’évolution 2 semaines plus tard. Dans la semaine qui suit, je fois rencontrer l’anesthésiste. Prise de tension : 16/8. Le scénario se répète. On m’envoie aux urgences gynécologiques. Examens. Et là, vous ne rentrez plus chez vous. La foudre a frappé une 2ème fois au même endroit.
Je passe une semaine à l’hôpital en observation. Le premier jour, la tension est à 17. Elle ne baisse pas. Mise en place d’un traitement. Deux jours après, je me retrouve à 10 de tension. Ils doivent arrêter le traitement et voir s’ils peuvent pousser jusqu’à 37 SA. Une semaine après mon hospitalisation, on me retire mon cerclage. Le lendemain, on me déclenche mon accouchement et je peux tenir ma fille dans mes bras.
Je suis toujours à l’hôpital 3 jours après l’accouchement pour vérifier que tout se remet en place, que la tension est stable, que je n’aurai pas besoin de reprendre des médicaments. On n’est pas encore sortis de l’auberge, mais l’espoir est là. On y croit, on s’y accroche.
J’ai quitté l’hôpital le 31 août, avec une prise en charge à domicile (visite par une sage-femme). Sans traitement car ma tension s’était stabilisée et que les protéines allaient en diminuant. Le 01 septembre, lors du passage de la sage-femme, ma tension était remontée. J’ai dû repartir à l’hôpital, aux urgences gynécologiques avec une tension à 17/10.
J’ai été gardée en observation toute la nuit, et libérée au petit matin avec un traitement à prendre pendant 3 mois, puis contrôle pour vérifier que tout s’est remis en place, et que je ne fais pas d’hypertension artérielle.
Actuellement je fais de l’auto-contrôle, ma tension avec le traitement est normale, et je croise les doigts qu’elle le reste au bout des 3 mois. »
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