Pré-éclampsie : importance de la prévention et de la formation (Cynthia)

Grâce aux connaissances de son gynécologue et aux professionnels de la maternité, la pré-éclampsie de Cynthia – qui avait eu un parcours en PMA et était donc déjà sous Aspegic® – a pu être prise à temps et contrôlée pendant trois semaines. La prévention et la formation sont primordiales pour éviter le plus de complications possibles de la pré-éclampsie. Nous luttons chaque jour en ce sens !

« Après deux ans sans contraception, un seul test positif et une fausse couche précoce en août 2019, nous entamons le parcours PMA en 2020. Le traitement simple Clomid® et injection ne fonctionne pas après trois cycles d’essai. Nous laissons passer l’été. Puis nous passons en FIV ICSI. La 1ère fût la bonne. Quelle chance ! Un test positif en octobre 2020.

Je suis sous Aspegic® et progestérone, étant donné le parcours de PMA. Le premier trimestre se passe bien malgré une aversion pour la nourriture et d’énormes nausées. Rien de grave. Les échographies sont bonnes ainsi que les prises de sang et examens d’urines mensuels. Je suis en suivi rapproché chaque mois par rapport à mon parcours, mon gynécologue est très investi. Il m’adresse juste à un spécialiste pour les échographies trimestrielles. Tout est bon, bébé dans la courbe basse. RAS.

Arrive le 2ème trimestre. Tout se poursuit bien mais à la fin de celui-ci, je suis essoufflée en allant au travail et je fais de la rétention d’eau. Je mets cela sur le compte de la grossesse. Je commence également à prendre du poids – environ 4kg ce mois-là – sans vraiment manger beaucoup (toujours beaucoup de nausées). Je m’interroge mais sans plus.

Vers 25SA, un jour au travail, je ne sens pas bouger bébé de la même manière que d’habitude. Je stresse un peu et vais voir ma sage-femme le soir. Monitoring ok, tension un peu élevée à 15/9. Mais comme j’ai stressé, on ne s’inquiète pas. Examen urinaire : RAS. Je contacte mon gynécologue pour lui en faire part et il me reçoit en consultation. Un peu de tension encore et les œdèmes. Le matin, mes mains sont gonflées et douloureuses. J’ai du mal à les plier. Ainsi que mes pieds, j’ai du mal à mettre mes bottines. Pas d’autres symptômes mais il suspecte déjà une éventuelle toxémie gravidique soit une pré-éclampsie, et m’adresse au spécialiste échographie à nouveau. Il prend le RDV lui-même pour dans quelques jours. Donc Bébé va bien mais il note une résistance sur les artères utérines, des nochts.

Une deuxième échographie est programmée deux semaines après, ainsi que des analyses de sang et d’urines encore. On me demande si j’ai d’autres symptômes : maux de tête, barre épigastrique, bourdonnements,… Non, rien de tout cela, je me sens plutôt bien.

Je suis mise en arrêt de travail le mercredi soir, au repos. Malgré toutes les précautions, je suis malade le vendredi soir : pic de fièvre, résultat Covid (variant anglais). Pas de complications, juste forte fièvre, rhume, grosse fatigue et toux persistante pendant deux semaines.

Fin avril 2021, à 28SA, je reçois les résultats de mes analyses de sang et d’urines, le soir : protéinurie à 520mg/L. Je suis dans le doute… Pourquoi tant d’un seul coup ? J’écris un message à ma sage-femme et à mon gynécologue pour savoir si je dois m’inquiéter. Il était 20h00. Je n’ai pas de réponse avant 23h00. Entre temps, j’ai appelé la maternité de ma clinique pour me rassurer. Je fais un rapide résumé et j’envoie les résultats par mail. Ils me rappellent et me disent de faire un sac pour quelques jours et de venir aux urgences maternité. Je suis sous le choc…

Arrivée vers 22h00, on me prend la tension (16/10) et on me fait un monitoring. On me dit que c’est sûrement dû au stress de l’hospitalisation et d’attendre de voir la suite. Le lendemain, j’ai une échographie avec le spécialiste pour vérifier la taille et le poids de bébé, ainsi que les nochts. Tension toujours élevée, protéinurie en augmentation et œdèmes. Je suis transférée en ambulance en hôpital de type 3 pour une hospitalisation…

Je reçois les deux injections de corticoïdes à 24h d’intervalle. On m’explique que c’est bien une pré-éclampsie. Je n’assimile pas tout sur le moment. En fait, je ne rentrerai pas et serai alitée et contrôlée quatre fois par jour : monitoring, tension, protéinurie sur 24h chaque jour, prises de sang régulières et surveillance du poids. Je vois également un néphrologue, un anesthésiste et l’équipe de gynécologie. Tension entre 16/10 et 18/10. Elle reste élevée mais se stabilise avec deux prises de Loxen® par jour. 

Chaque jour, les mêmes questions : barre épigastrique, maux de tête, mouches devant les yeux, bourdonnement d’oreilles,… Je prends quasiment d’eau 1kg par jour. Je gonfle énormément : visage, dos, jambes, pieds. J’ai du mal à marcher. Après trois semaines de lutte entre bénéfices/risques, HELLP syndrome en épée de Damoclès, on me fait une césarienne d’urgence à 31SA car œdèmes, lésion hépatique, reins en souffrance, prise de sang pas top et protéinurie à 15g/L. Bébé ne prend presque plus de poids…

Née à 1,295kg et 39cm, 19 jours de réanimation et 44 jours en néonatalogie, j’ai pu voir ma fille deux heures après accouchement et la prendre en peau à peau dès le lendemain.

C’était des moments difficiles… Douze jours d’hospitalisation pour moi et une convalescence un peu longue mais tout est rentré dans l’ordre. Ma fille Évy a 9 mois AR (âge réel) aujourd’hui [février 2022] et elle est en pleine forme. Aucunes séquelles par chance. C’est mon gynécologue, sa connaissance des symptômes de la pré-éclampsie ainsi que l’hôpital qui nous ont « sauvées » ! J’ai évité le pire et ils m’ont permis de gagner trois semaines importantes dans ma grossesse.

J’ai donné la vie pour éviter de perdre la mienne. Toujours garder espoir ! »

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