Pré-éclampsie : Je suis heureuse de ne pas avoir laissé la peur gagner

« En ces temps difficiles et parce que les enfants sont nos lumières, voici de nouveau mon témoignage pour apporter un espoir ou simplement réconforter des parents qui comme moi auraient peur de la grossesse d’après.

J’avais témoigné de mon expérience de la pré-éclampsie en 2020 suite à la naissance de ma fille le 10/08/2019. Myla était née à 1,5kg pour 39cm à 33SA (RCIU sévère et préma). Pour ma part, HELLP syndrome et éclampsie. 

Il était pour moi inenvisageable d’avoir un autre enfant. Peur pour la santé du bébé, peur de mourir, peur de laisser ma fille, ma famille. Juste peur. Je sais que nous avons eu une bonne étoile par rapport à d’autres.

Mais voilà, en 2022, l’envie est trop présente. Je m’imagine tellement avec mon petit garçon (dans l’idéal). Je prends donc rdv à l’hôpital où j’ai accouché pour discuter avec une spécialiste. Cette même personne me dit très clairement que le risque est très faible mais qu’il existe, que le fait que le papa soit le même réduit le risque et que le suivi sera évidemment très différent avec des échos régulières et la prise d’aspirine à partir de 12SA. Je dois décider.

Je vais raccourcir mon témoignage car il serait très long. Je tombe enceinte en novembre. C’est une grossesse idéale malgré la fatigue, les vomissements, les douleurs, aucun signe de la maladie, alors tout le reste je l’accepte volontiers. Je prends la décision d’une césarienne programmée à 38SA (autorisée comme j’ai déjà eu une césarienne). Je garde jusqu’au bout cette peur intérieure de la maladie. Neuf mois difficiles (dans ma tête). Une grossesse très médicalisée.

Le seul « moyen de prévention » ayant prouvé son efficacité sur la réduction des risques de pré-éclampsie est l’aspirine (Aspegic™ nourrisson) à prendre à partir de 12SA jusqu’à 36SA tous les jours. Donc il faut bien sûr savoir qu’on est enceinte pour se le faire prescrire. Pour ma part, j’ai la chance de tomber enceinte facilement, et d’avoir des règles très régulières donc d’avoir connaissance de la grossesse très vite. On parle là d’une grossesse obligatoirement « prévue » afin de pouvoir tout mettre en place rapidement. Les trois premiers mois en réalité il n’y a aucun suivi particulier (j’entends par là en plus du suivi par une sage-femme et les analyses urines/toxo au labo) car la maladie n’arrive qu’à partir du 2ème trimestre quand le placenta est totalement fonctionnel. Mais au 2ème trimestre, j’ai reçu de l’hôpital un programme de rdv à suivre avec en plus des échos T1, T2 et T3, des échos mensuelles de croissance et un rdv avec le médecin à la suite. Je passais une matinée à l’hôpital à chaque fois. À 28SA, il a fallu que je prévois en plus le passage de la sage-femme pour un monitoring chaque semaine avec analyses d’urines, et prise de tension. Si vous ajoutez à ça les examens pour trisomie, diabète, on y passe beaucoup de temps. Et ça, c’est quand tout va bien.

N’oublions pas les vacances, la seule semaine que j’ai prise j’ai dû trouver un hôpital pour monitoring, urines, tensions. Pas de chance j’ai dû y retourner car les urines étaient positives mais RAS, n’oubliez pas de boire bcp !

Le 11/08/2023, je mets au monde Ethan. Un magnifique petit garçon de 3kg460 et 52cm. Ma famille au complet.
Je souhaite à toutes les femmes (et hommes) de connaître ce bonheur. Je connais votre peur. Celle qui vous bloque. Je suis heureuse de ne pas l’avoir laissé gagner. »

Partagez cet article !

Cet article a 2 commentaires

  1. Maria

    Magnifique témoignage ! ! Merci beaucoup !
    Je me reconnais tellement là dedans, j’entame le deuxième trimestre de ma deuxième grossesse et la peur d’une nouvelle préeclampsie est très présente..! Comme vous je vais opter pour une césarienne programmée, votre témoignage me donne de l’espoir !

  2. Locatelli Audrey

    En voyant le décès de la femme hier ses angoisses peur d’un deuxième mon paralysé. Ce témoignage fait du bien

Laisser un commentaire