Pré-éclampsie : Les douleurs me réveillent la nuit

Justine n’avait pas d’antécédents de pré-éclampsie avant sa 2eme grossesse. Ce sont l’augmentation de la pression artérielle, de la protéinurie et la baisse des plaquettes qui alerteront les soignants, malgré de vives douleurs en barre (signe de HELLP syndrome) depuis quelques temps sur lesquelles le paracétamol n’avait plus d’effet.

« Après une première grossesse qui a malheureusement connu une fin compliquée car mon fils est né à 29SA+6 de cause inexpliquée (mais qui s’est battu comme un chef et qui va très bien aujourd’hui !), mon mari et moi envisageons d’avoir un deuxième enfant, malgré les craintes d’un accouchement similaire.

Je tombe enceinte assez rapidement après l’arrêt de la contraception, et en septembre 2020, j’apprends que je suis enceinte.

Je suis suivie de près et tout se passe bien même si l’inquiétude est constamment présente.

Je contracte malheureusement le Covid-19 en janvier 2021, mais heureusement, je ne fais qu’une forme légère et me remets vite.

Durant l’échographie qui a suivi cet épisode, ma gynécologue constate que certains échanges sanguins entre mon bébé et moi ne se font pas correctement et que cela est à surveiller. On apprend que ce sera une petite fille, et nous sommes aux anges.

À chaque échographie, on constate la même anomalie, mais bébé prend du poids, de façon modérée mais elle grossit, et on me dit que c’est l’essentiel.

À partir de la 30ème semaine, je commence à ressentir de vives douleurs au milieu du dos, qui irradient jusqu’à ce que je crois être, l’estomac. J’en parle à mon médecin traitant qui pense d’abord à des douleurs musculaires à cause de la grossesse. Ma tension est à 11. Tout semble OK. Il me prescrit un traitement et cela me soulage un moment. Et puis les douleurs reviennent, de façon plus intense, les médicaments qui au début les contenaient, n’agissent plus. On me dit de prendre modérément du Doliprane. Les douleurs me réveillent la nuit. Je ne dors plus.

Le 21 avril 2021, je me lève à 4h00 du matin sans plus réussir à dormir. Je souffre toute la journée. Je n’ai qu’une hâte, que mon mari rentre. Heureusement que mon petit bonhomme alors âgé de 2 ans et demi, est chez papi et mamie. Je n’avais plus la force de m’en occuper. Le soir, la douleur est tellement forte, que je me tords de douleur. Je me vois regarder par ma fenêtre et dire : « Je vais mourir, ce n’est pas possible de souffrir autant ». À 21h00 mon mari me force à aller aux urgences. J’y vais, persuadée qu’il s’agit de douleurs dorsales et pressée d’avoir enfin un anti-douleur efficace.

On me prend rapidement en charge. La tension oscille entre 18 et 21, protéines dans les urines et plaquettes en baisse. On m’annonce que l’on va me passer en césarienne code orange. Ma fille va naître. Une fois de plus, je vais accoucher bien trop tôt. Une désillusion totale de cet accouchement rêvé que je ne connaîtrai jamais. Mais je me laisse porter par les événements. On prévient mon mari qui ne peut pas m’accompagner à cause de l’urgence et des restrictions sanitaires en vigueur.

La césarienne se passe bien et ma fille Rose est née le 22 avril 2021 à 1h55. Elle pèse 1,330kg, mais elle est en vie, elle crie. Je peux l’entendre.

On m’apprendra lorsque j’ai eu rejoint mon lit en réanimation, que j’ai malheureusement fait une pré-éclampsie avec un HELLP syndrome sévère. Je ne saurai jamais ce qui a pu causer tout ça. Nous nous en sommes sorties indemnes, ma fille et moi, mais cette expérience m’a marqué à jamais.

Écoutez vous, ne laissez aucun signe étrange de côté. Tout peut basculer très vite. »

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