Pré-éclampsie précoce et sévère, et culpabilité (Aurélie)

C’est Aurélie aujourd’hui qui partage son expérience d’une pré-éclampsie précoce à 26SA, qui grâce au suivi à domicile par une sage-femme suite à son hospitalisation, a pu être prise à temps. Elle partage également son sentiment de culpabilité de ne pas avoir réussi à mener à bien cette grossesse. À toutes les mamans, cela n’est pas votre faute si la pré-éclampsie apparaît pendant votre grossesse. Il y a des prédispositions à en faire mais parfois malgré cela, elle n’apparaît pas. Il s’agit d’un problème de dysfonctionnement du placenta. Nous espérons que notre action et la recherche permettra d’en savoir plus et de la prendre en charge le plus rapidement possible. Plein de bonnes ondes pour la suite de la grossesse d’après d’Aurélie.

« Les risques de pré-éclampsie, on m’en a parlé à 4 mois et demi de grossesse. Ma gynécologue m’a « balancé » : « Le seul moyen de guérir, c’est l’interruption de la grossesse ». À 26SA, j’ai été hospitalisée suite à ma visite chez la gynécologue car la tension était mauvaise. Après examens, on a constaté un RCIU et une perturbation des enzymes du foie. J’ai été transférée en service de GHR dans un hôpital de niveau 3. Les journées étaient en dents de scie : un moment tout allait bien et après on débarquait en trombe dans ma chambre pour me dire qu’on allait peut-être m’accoucher en urgence car le cœur de bébé avait des ralentissements. Des pensées que je regrette tellement m’ont traversé la tête : « Mais qu’est-ce qu’on a fait ? On était bien tous les 2 », et aussi : « Sortez-le de là ». Cela me fait tellement de peine d’avoir pensé cela alors que mon fils est la plus belle chose qui me soit arrivée.

Après une semaine et demi d’hospitalisation, je suis rentrée à la maison avec surveillance par une sage-femme. Je ne remercierai jamais assez ma sage-femme, cette bonne étoile. Elle ne saurait même pas expliquer pourquoi mais elle m’a envoyée aux urgences. Arrivée sur place avec 17/9 de tension, tout s’est enchaîné rapidement : sous monitoring (j’avais demandé à ce qu’on coupe le son car j’étais stressée d’entendre les pertes de signal ou les baisses du rythme cardiaque), les sage-femmes ont débarqué en trombe pour une pose de cathéter et m’ont conduite au bloc sans explications. Je suis tombée sur une infirmière que j’avais rencontrée durant mon hospitalisation qui m’a expliqué : « On va essayer de sauver votre bébé ». 

Soan est né sous anesthésie générale pour moi 20min plus tard suite à une pré-éclampsie sévère et un HELLP syndrome. Son système digestif avait arrêté de fonctionner et, si je n’avais pas été prise en charge, il aurait été de même pour le reste de ses organes. J’ai ressenti tellement de culpabilité de ne pas avoir pu offrir à mon fils toutes les chances de s’en sortir dans la vie. Mon corps l’avait rejeté mais pourquoi ? C’est tellement difficile à accepter.

Aujourd’hui je suis enceinte de 10SA et j’ai tellement peur. Il est impossible pour moi de vivre cette grossesse sereinement. J’ai peur, j’ai peur que mon fils perde sa maman, j’ai peur d’être séparée de lui, j’ai peur de revivre le même parcours ou qu’il soit pire… »

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