Pré-éclampsie sévère et deuil périnatal (Sériel)

La pré-éclampsie touche les mamans du monde entier et l’association échange avec toutes les mamans francophones. Sériel, habitant au Maroc, partage son témoignage très touchant de la perte de sa petite fille suite à une pré-éclampsie avec HELLP syndrom. Nous envoyons nos douces pensées à sa petite Mira.

« L’année 2019 a été à la fois la plus belle année de ma vie quand j’ai su que j’allais devenir maman d’une jolie petite princesse et en même temps la pire quand j’ai perdu mon ange, Mira Janna. J’ai connu plein de sentiments contradictoires. J’ai vécu la joie, l’espoir, la peur et la tristesse. Je me suis découverte forte et courageuse. J’ai connu le plus beau sentiment celui d’être maman ainsi que le plus dur quand tu perds ton enfant. 2019 ne peut pas être plus dure et pire que ça.

En cette année, j’ai découvert que j’allais devenir maman c’était le plus jour de ma vie, je rêvais d’avoir une fille et mon rêve s’est réalisé. Ma joie était immense, je ne peux la décrire. J’ai senti ma fille bouger dans mon ventre, j’ai suivi son développement jour pour jour, je l’aimais tellement je lui parlais tout le temps je communiquais avec elle en caressant mon ventre et ma petite chérie me répondait avec des petits coups. Je vivais des moments de pur bonheur. Jusqu’à ce que je tombe malade d’un seul coup sans prévenir. Cette maladie s’est emparée de moi et de ma fille.

La pré-éclampsie est mortelle rapide et imprévisible, la pire maladie qu’on peut avoir surtout quand elle s’aggrave et qu’on ne peut rien faire et dans mon cas, elle s’est aggravée et j’ai développé un hellp syndrome qui est mortel et ses symptômes sont inévitables. Je me suis retrouvée dans la plus dure situation, j’ai frôlé la mort. Mais tant que le cœur de ma fille battait encore, je tenais le coup avec le sourire, j’avais surtout Dieu dans mon cœur.

Ma fille bougeait dans mon ventre et c’était pour moi le plus important. Elle était battante, c’est ce qu’on me disait à chaque fois durant l’échographie quotidienne : « Madame, votre fille est en train de combattre pour survivre » et, c’est ce qui me donnait encore la force et me donnait espoir malgré tout le négatif que les médecins me transmettaient.

Mais les derniers jours mon corps m’a lâché et j’ai senti ma fille souffrir et elle ne pouvait plus grandir ni se développer. Après plusieurs échographies, c’était confirmé, ma fille ne peut plus tenir dans mon ventre et moi, je courrais un vrai danger. On m’a poignardée avec des mots qui sont les plus durs qu’on puisse dire, comme me dire que ma guérison c’est l’interruption de ma grossesse et l’extraction de ma fille, sinon on meurt toutes les deux.

Cela me tuait d’entendre dire que la grossesse va me tuer. Mais c’était la seule solution qui est considérée pour eux comme un sauvetage maternel, mais pour moi ce qui comptait c’était la vie de ma fille.

On courait dans les couloirs et moi avec eux. J’ai été opérée en urgence et j’ai enfin vu ma fille, je l’ai entendu pleurer pour la première fois, je n’y croyais pas, je criais « c’est ma fille, c’est ma fille !! » et j’ai pu la voir et l’embrasser en pleurant. Elle était toute petite. C’était un court moment de bonheur et je suis de nouveau retombée malade et ma fille aussi.

On était toutes les deux à l’hôpital dans deux services différents. Souffrante, je ne pouvais pas ne pas aller la voir à tout moment et pourtant je ne devais pas bouger ni stresser. Il n’y a pas plus dur que voir une partie de soi souffrir en silence. Je me suis oubliée, je ne priais que pour que ma fille puisse tenir encore plus. J’allais la voir chaque jour, et chaque jour elle était dans un état différent : un jour elle était bien, le lendemain non. Comme toujours, les médecins me disait : « Préparez-vous, elle est très sensible, elle ne s’est pas bien développée, c’est une prématurée avec un retard de croissance et qu’il y’a peu de chance qu’elle survive », mais moi je la regardais tenir à la vie et combattre très fort. Je disais, ma fille est entre les mains de Dieu, il est généreux avec elle plus que moi.

Mais après tout ça, la plus dure épreuve était d’apprendre que ma fille est décédée, réaliser que j’ai perdu ma Mira, mon ange, la récupérer de la morgue et la prendre dans mes bras pour la ramener à la maison et ensuite l’enterrer. Ma fille était si froide mais si belle. Le plus beau bébé qu’on puisse voir. Je n’arrêtais pas de la caresser et de la regarder durant toute la route. Je l’embrassais partout sur son petit corps tout froid mais je garderai la belle image d’elle, qu’elle était un portrait craché de moi, sa maman qui ne l’oubliera jamais. Je t’aime ma Mira, ma princesse. Tu me manques mais je sais que tu es partie dans un endroit meilleur. Tu nous attends au paradis. »

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