Aurore partage aujourd’hui son témoignage d’une pré-éclampsie à 7 mois de grossesse qui s’est aggravée rapidement avec un fort taux de protéinurie, et qui continue encore plus d’un an après l’accouchement à être suivie pour la tension. Nous lui envoyons plein de douces pensées à elle et son petit garçon.
« Je vous écris pour vous raconter mon histoire et tenter à mon niveau de rassurer des mamans dans le même cas que moi. Avec mon conjoint, nous décidons en novembre 2018 de lancer le projet bébé. Après un mois, je tombe enceinte. Joie, bonheur ! De courte durée, puisque 3 semaines après j’ai des saignements et on m’annonce une fausse couche spontanée…
Nous décidons de retenter l’expérience en nous disant « ça viendra quand ça viendra ». Trois semaines après, je tombe de nouveau enceinte. Tout se passe à merveille, je gonfle assez rapidement mais je ne m’inquiète pas et tout le monde me dit que c’est « normal ».
Puis à mon 7ème mois, je pars faire mon contrôle à l’hôpital en me disant que je vais revenir dans 1 heure. Je ne suis pas ressortie de l’hôpital. Durant le contrôle, l’infirmière me demande de foncer aux urgences gynécologiques sans autres explications.
Après 12h de contrôles, on m’annonce que je vais rester encore un peu, qu’on m’ouvre une chambre en maternité. Mon conjoint étant dans le médical, on se doute rapidement de ce que ça veut dire. Le terme pré-éclampsie n’est lâché que deux jours plus tard.
Durant trois jours, on me pique, me demande de faire pipi dans des bouteilles, monitos de contrôles, mes veines claquent à chaque piqûre, c’est l’enfer. Puis le dimanche soir, mon conjoint venait de me rejoindre dans la chambre pour m’apporter à dîner (parce que merci bien la nourriture de l’hôpital), le gynécologue obstétricien rentre dans la chambre et m’annonce : « On vient d’avoir vos derniers résultats, nous arrêtons la grossesse ». Ces mots resteront gravés en moi à tout jamais. Je suis dans le gaz, je ne comprends pas. On me dit que les reins ne vont pas bien, je suis à 9g de protéines dans les urines. Je lui demande si je dois prendre une douche, il me dit : « On n’a pas le temps, on vous descend au bloc tout de suite ». Je suis à 32SA+3.
Césarienne en urgence, ma tension est à 18/11 malgré le double traitement anti-tenseur. Je me souviens m’être demandée si j’allais sortir de ce bloc, il est 21h58 à la naissance de mon lapin. Il faisait 43cm pour 1,746kg. Le lendemain matin, je descends le voir, le choc de la réa. Les tuyaux partout, des bips incessants, et paradoxalement le calme du staff médical. Nous sommes restés deux mois en réanimation néonatale, et sommes sortis le lendemain de ma date prévue d’accouchement.
Aujourd’hui mon fils a 14 mois, je suis toujours traitée pour la tension mais je vais bien et lui aussi. Alors à toutes les mamans qui traversent cette période, ne vous en voulez pas, ça n’est pas votre faute et effectivement, après la pluie vient le beau temps. »