Voici le témoignage très émouvant d’Emeline qui a eu une pré-éclampsie à 31SA compliquée d’un HELLP syndrome et n’a pu revoir son petit que 5 jours après la naissance. Nous leur souhaitons plein de bonheur et envoyons des pensées pour sa petite nièce qui elle, n’a pas survécu à la pré-éclampsie de sa maman.
« Tu devais arriver le 27 novembre.
Tu es arrivé le 18 septembre.
En vrai, on ne savait même pas si tu arriverais.
Le 19 juillet, ma grossesse a basculé.
Tu étais très petit, beaucoup trop petit.
Le même jour, pendant le cours de préparation à l’accouchement, la sage-femme qui me suivait m’a demandé : « A quel percentile ? », je lui ai répondu « moins de 1 ».
Elle n’a pas réussi à prononcer un mot. J’ai vu dans ses yeux que ça serait compliqué.
Et compliqué ça l’a été.
Porter la vie et envisager ta mort.
La pré-éclampsie, je l’ai attendue. Je savais qu’elle allait venir.
Avant ta naissance, c’était déjà un combat contre ma tension trop haute et des monitoring à rallonge où ton cœur ralentissait bien trop souvent.
Chaque jour était un jour de gagné.
Lors de la seconde hospitalisation, on m’a prévenue que je ne sortirai pas avant que tu sois là.
Les infirmières ne pouvaient même plus me faire de prise de sang, mes veines étaient recouvertes d’ecchymoses ou avaient claqué à force d’être trop sollicitées.
Je n’en pouvais plus.
J’avais même envie que tu naisses.
Et puis ce lundi matin-là, jour des 31SA, la sage-femme de nuit et celle de jour ont débarqué dans la chambre et nous ont dit « c’est maintenant ».
Et je n’avais plus du tout envie que tu naisses.
J’avais peur pour toi.
Mon tout petit coco de 890g, mon champion.
Si fort, si courageux.
J’écris ces lignes avec beaucoup d’émotion.
Comme si c’était hier.
Je t’ai vu environ 12h après ta naissance en urgence, je ne m’en souviens pas.
J’ai dû être hospitalisée en soins intensifs à cause d’un HELLP syndrome, complication de la pré-éclampsie.
Comme une vague sans fin qui emporte tout.
Tu avais 5 jours quand je t’ai revu.
5 jours sans toi. Cette douleur.
Et puis après les 65 premiers jours de ta vie passés à l’hôpital, le 21 novembre, avec ton super-papa, on a emprunté pour la dernière fois le couloir de la néonat.
Aujourd’hui tu as bientôt 3 ans.
Tous les jours je te regarde et je me demande si c’est bien réel tout ça. C’est fou.
Cette histoire, même si elle est (trèèès) loin du conte de fées espéré, c’est la nôtre.
On t’aime petit bonhomme.
Merci la vie (et l’hôpital Trousseau).
Une pensée particulière pour ma nièce que la pré-éclampsie n’a pas épargnée et qui a rejoint les étoiles 3 jours après sa naissance. »