Pré-éclampsie très précoce et sévère (Charlotte)

Aujourd’hui, nous partageons le témoignage de Charlotte, infirmière et maman d’un petit Gabriel né à 25SA+3 suite à une pré-éclampsie sévère et très précoce avec HELLP syndrome prise en charge assez tôt pour sauver maman et bébé heureusement. Nous rappelons que quand il y a pré-éclampsie, elle survient à partir du 5ème mois de grossesse. Il est vital de diagnostiquer la pré-éclampsie le plus tôt possible surtout lorsqu’elle survient aussi tôt dans la grossesse ! Pour information en France, avant 23SA aucun enfant n’est accessible à une réanimation. Avant 26SA, la réanimation se discute au cas par cas avec les parents en tenant compte de nombreux paramètres dont l’estimation du poids fœtal. Nous souhaitons plein de bonheur au petit Gabriel et ses parents.

« Bonjour, moi c’est Charlotte, maman solo et infirmière. J’ai eu ce que je définirai comme une grossesse de rêve jusqu’à l’écho du 2ème trimestre où j’ ai pu découvrir que j’attendais un petit guerrier. À cette écho, on m’a détecté un retard de croissance intra utérin (RCIU) dû à mes artères utérines ultra-résistantes.

À partir de là, ma sage-femme m’a envoyé voir une obstétricien qui m’a fait deux échographies spécialisées pour comprendre pourquoi, et comment se développait mon petit garçon. Elles font également partie du diagnostic natal de Nîmes où mon cas passait en commission. Entre temps on m’a envoyée faire des examens sanguins  et une amniocentèse pour comprendre le RCIU.

Le 15 août 2019, j’ai été hospitalisée en grossesse pathologique au CHU de Nîmes pour un suivi tensionnel et monitoring 3 fois/jour. Hasard de la vie ou pas, j’avais été convoquée et reçue par le chef de service de réanimation néonatale. Je me rappelle que je m’étais dit : « J’espère que je n’aurai jamais à connaître cela. « 

Dans la nuit du 16 au 17 août 2019 à 2h00 du matin, ma tension est brutalement montée à 18 mais je me sentais bien. Les sage-femmes sont venues me voir et m’ont apporté un fauteuil roulant pour que je sois vue aux urgences gynécologiques pour avoir un « monitoring plus poussé ». Elles m’ont même dit : « Ne vous inquiétez pas vous n’allez pas accoucher, on garde votre lit et on se revoit tout à l’heure ». Je suis descendue sur mes deux jambes, accompagnée d’une auxiliaire de puériculture, aux urgences où l’on m’a allongée et mis dans un box.
À ce moment mon corps a vraiment lâché. J’ai commencé à avoir des frissons, des maux d’estomac , à vomir et m’uriner dessus. Tout s´est accéléré, on m’a mis des perfusions, posé une sonde urinaire… et je partais au bloc en urgence.

Je me rappelle juste de la demande de l’obstétricien : « Est-ce qu’à la dernière échographie que vous avez eue, votre fils était en siège ?  » J’ai donc été césarisée en urgence sous anesthésie générale à 25SA+3.
Mon petit guerrier Gabriel ne mesurait que 28,5cm pour un poids de 440g.

Je ne l’ai donc ni vu ni entendu car moi je suis partie en réanimation. Je suis restée alitée durant 3 jours en réa puis transférée en gynécologie. Juste avant  de quitter la réa, je pouvais enfin m’asseoir et les aides-soignants m’ont accompagnée voir mon fils. Arrivée au service gynécologique, personne ne m’a expliqué ce qui s’était passé. Ce n’est qu’à J7 – jour de ma sortie – que j’ai pu lire sur le compte rendu : « Pré-éclampsie sévère grave avec HELLP syndrome ».

Mon fils est resté 93 jours en réanimation néonatale et est sorti sous oxygène. Poids de départ 440g, poids de sortie 2,470kg. »

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