Eclampsie et deuil périnatal

Cathy a vécu la perte de sa petite fille à 16 jours de vie, née trop tôt à la suite d’une éclampsie précoce qui s’est déclarée très rapidement. Cathy n’avait jusque-là pas de symptômes, seul le RCIU de son bébé avait alerté le personnel médical. Nos douces pensées à la petite Alma qui se sera battue de toutes ses forces contre la prématurité et tout notre soutien à sa maman et son papa.

« Après mon arrêt de la pilule en avril 2022, je tombe rapidement enceinte. Tout se déroule parfaitement bien, je n’ai pas de maux lors du premier trimestre de ma grossesse (aucun vomissement, etc.). Le deuxième trimestre arrive et tout continue à bien se dérouler, les analyses ne présentent rien également. Le 29 septembre 2022, j’ai mon échographie du deuxième trimestre, tout va bien. La sage-femme échographiste note juste que mon bébé (ma petite fille) est juste à la limite de la courbe de croissance mais rien d’inquiétant, et programme une échographie de contrôle pour le mois d’octobre.

« Notre bébé n’a pas grossi depuis la denière échographie »

Le 24 octobre, 2022, j’ai rendez-vous à midi chez la sage-femme échographiste pour le fameux contrôle. Ce matin-là, j’étais en télétravail et je devais me rendre à mon bureau l’après-midi et j’allais parfaitement bien. Mon conjoint, lui, avait des rendez-vous toute la journée et ne devait pas être présent. Midi arrive, la sage-femme effectue l’échographie et mon conjoint m’appelle en même temps, il est en route, il arrive. La sage-femme finit l’échographie et mon conjoint arrive à ce moment-là et nous explique que notre bébé n’a pas grossi depuis la dernière échographie, qu’il faut qu’on aille voir un spécialiste et elle prend le rendez-vous.

Pour moi, c’est le choc émotionnel et à partir de là tout bascule, je pleure et j’ai une barre qui prend au niveau du ventre et une migraine énorme qui démarre. Elle m’allonge quelques minutes mais je me sens vraiment mal. Elle ne prend pas ma tension et nous dit de rentrer à la maison, de prendre un Doliprane™ et que ça passera. Je ne suis plus en état de conduire. On arrive à la maison, je prends un Doliprane™ et une douche pour essayer de me détendre mais ça ne passe pas. Je dis à mon conjoint que ça ne va vraiment pas et on décide de partir aux urgences maternité de la clinique de type II dans l’ouest de l’île de La Réunion où je devais accoucher.

Tout s’accélère…

On nous prend rapidement en charge et là, tout va aller très vite. On me prend la tension et on me fait une prise de sang. Ma tension est très élevée et il y a un début de protéinurie d’après la prise de sang. La sage-femme nous explique que je fais une pré-éclampsie, que pour cela j’ai une perfusion de sulfate de magnésium et qu’on va me transférer au CHU de type III dans le nord de l’île de La Réunion car mon état s’aggrave. Je vomis. Dans le doute, ils effectuent une piqûre pour le bébé. L’équipe arrive pour mon transfert. Je dis à mon conjoint que je vois trouble. Ce sont les seuls moments dont je me souviens. J’ai convulsé sous les yeux de l’équipe médicale et de mon chéri. L’équipe réalise une césarienne d’urgence en code rouge et ma petite fille Alma arrive bien trop tôt à seulement 25SA et 3 jours avec un poids de 480 g et 28 cm. Toutes les deux, nous sommes transférées au CHU. Je me réveille seulement le lendemain. Mon conjoint pensait nous avoir perdues toutes les deux mais nous nous battons, toutes les deux.

Le combat de la petite Alma

Le mardi 25 octobre 2022, je me réveille et je réalise que je suis à l’hôpital sans savoir si mon bébé était encore dans mon ventre. On m’explique la situation, que le combat sera long, que ma petite Alma est une très grande prématurée, etc. Ma petite Alma est hospitalisée en service de réanimation néonatale. À chaque visite, c’est l’ascenseur émotionnel, de bonnes nouvelles le matin et de mauvaises l’après-midi. La première semaine, elle respire très bien et la valve de son cœur est bien fermée. Elle ne présente aucune anomalie mais elle doit prendre du poids. À seulement 5 jours, elle est extubée. Les médecins sont impressionnés du fait de sa petite taille et de son poids par cet exploit. La deuxième semaine, une bactérie viendra gâcher tout ça. Elle est de nouveau intubée. De là, son état se dégrade très vite. Ses reins arrêtent de fonctionner et elle prend du poids trop rapidement. Les médicaments ne font plus effet. Les médecins décident d’arrêter les soins. Ma petite Alma décèdera le 9 novembre 2022 à 23h35 dans nos bras. Pendant 16 jours, elle s’est battue et elle aura fait notre fierté.

Du côté de ma santé, je dois faire une IRM de contrôle dû à des anomalies détectées lors de l’IRM de l’hôpital et une échographie des reins. Je dois également voir un cardiologue et un néphrologue. Je prends un médicament pour la tension en attendant les rendez-vous.

Avec mon conjoint, on se remet doucement de notre perte. Il y’a des jours sans et des jours avec mais le soutien des deux côtés est là. Avant cette éclampsie, nous n’étions pas au courant de cette maladie… »

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Cet article a 2 commentaires

  1. Mendy

    Merci pour votre témoignage poignant je suis de tout cœur ave vous.C’est une douleur indescriptible de perdre son bébé, votre fille Alma était une battante .

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